Université de Strasbourg

Un nouveau modèle de parasitisme

Étude intégrée de la cellule à l'organisme d'un nouveau modèle de parasitisme chez la drosophile

Fellow USIAS : Dominique Ferrandon

Le parasitisme est inhérent à la vie et représente l’une des forces majeures de l'évolution du vivant. Une partie importante de l'humanité est touchée par ce phénomène, et l'état actuel de nos connaissances ne permet pas encore de vaincre ces maladies. Une petite mouche, la drosophile, dont la génétique est étudiée depuis plus d'un siècle, est à l'origine de découvertes fondamentales en biologie. Alors que nous connaissons dans ses grandes lignes la réponse immunitaire de cet insecte contre les infections bactériennes, fongiques ou virales, notre compréhension des mécanismes de la lutte contre les parasites eucaryotes intracellulaires est presque inexistante. Notre équipe a développé des modèles d'infection de cultures de cellules de la drosophile ou de l'organisme entier par l’un de ses parasites naturels, la microsporidie Tubulinosema ratisbonensis. Cet organisme à la base du règne des champignons est adapté à un mode de vie parasitaire et a perdu de nombreuses voies métaboliques. Il a en particulier perdu les centrales énergétiques des cellules eucaryotes et vole directement son carburant à la cellule hôte.

Le projet consistera en une étude détaillée du parasitisme, menée à plusieurs niveaux d'organisation, avec un va-et-vient entre les niveaux cellulaires et de l'organisme entier. En particulier, un grand crible génétique sera mené en culture de cellules afin d'identifier les gènes de l'hôte employés par le parasite pour sa propre prolifération. Nous utiliserons toutes les ressources de la génétique de la drosophile afin de comprendre comment l'organisme-hôte arrive à s'adapter aux niveaux métabolique et énergétique à la présence de cet invité égoïste, lequel n'est pas sans rappeler le comportement des cellules cancéreuses.

 

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