Université de Strasbourg

Jocelyn Laporte

Biographie

Jocelyn LaporteJocelyn Laporte est directeur de recherche à l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, et dirige un groupe de recherche à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) de Strasbourg. Fort de plus de 25 ans d’expérience, il est spécialiste de la génétique et de la physiopathologie des maladies neuromusculaires rares, en particulier des myopathies congénitales. Ses domaines d’expertise principaux sont la génétique humaine et la thérapie génique des maladies neuromusculaires.

Il a obtenu un doctorat en biologie moléculaire en 1997 à l’université de Strasbourg, sous la direction du professeur Jean-Louis Mandel. Il a été recruté comme chercheur à l’Inserm en 1998. Sa carrière est consacrée à l’étude des mécanismes moléculaires des myopathies congénitales telles que les myopathies myotubulaires et centronucléaires (CNM), les myopathies à agrégats tubulaires et les neuropathies de Charcot-Marie-Tooth. Il est l’auteur de plus de 200 publications scientifiques, détient 8 brevets, et est cofondateur d’une start-up en biotechnologie.

Les travaux du Dr Laporte ont permis d’identifier plusieurs gènes impliqués dans ces pathologies et de développer des stratégies thérapeutiques précliniques, incluant la thérapie génique et le repositionnement pharmacologique. Son équipe adopte une approche intégrative combinant la génomique humaine, les modèles cellulaires et animaux ainsi que les études translationnelles. Il participe activement à plusieurs comités scientifiques et conseils consultatifs nationaux et internationaux dans le domaine des maladies rares.

Fellowship 2025

Dates - 01/10/2025-30/09/2027

Résumé du projet

PEPTIDES BIOMIMETIQUES POUR TRAITER LES MALADIES LIEES A LA DYNAMINE

Les maladies neuromusculaires telles que la myopathie centronucléaire (CNM) et la neuropathie de Charcot-Marie-Tooth (CMT) sont des pathologies héréditaires rares causées par des mutations dans un même gène, DNM2, codant pour la dynamine 2, une méchanoenzyme essentielle. Bien qu’ayant une origine génétique commune, ces maladies présentent des défauts moléculaires opposés : les mutations associées à la CNM entraînent une hyperactivation de la dynamine 2, tandis que celles impliquées dans la CMT en réduisent l’activité. À ce jour, il n’existe aucun traitement efficace pour ces affections graves et invalidantes.

Ce projet propose une stratégie thérapeutique innovante basée sur des peptides biomimétiques spécifiquement conçus pour moduler l’activité de la dynamine 2. Ces peptides agiront comme inhibiteurs ou activateurs selon le contexte pathologique, en s’inspirant des interfaces structurales de la protéine ou de ses interactions avec les membranes. Le développement de ces peptides constitue une approche originale visant à rétablir de manière ciblée l’équilibre fonctionnel dans les pathologies liées à DNM2.

Le projet comporte cinq étapes clés : (1) le criblage à haut débit de peptides conçus de manière rationnelle via des tests in vitro ; (2) l’optimisation afin d’améliorer la stabilité, la pénétration cellulaire et la spécificité des peptides ; (3) la validation fonctionnelle dans des modèles cellulaires de muscle et de nerf ; (4) l’analyse pharmacocinétique et de biodistribution in vivo ; et (5) l’évaluation préclinique de l’efficacité thérapeutique dans des modèles murins établis de CNM et CMT. L’objectif final est d’identifier un peptide activateur et un peptide inhibiteur démontrant un bénéfice thérapeutique in vivo.

En développant des modulateurs peptidiques spécifiques à chaque maladie mais ciblant une même protéine, ces recherches introduisent un nouveau paradigme de « thérapies inverses » pour les maladies alléliques. Elles ouvrent également de nouvelles perspectives pour des interventions thérapeutiques peptidiques en médecine neuromusculaire. Leur succès permettrait non seulement de mieux comprendre la biologie de la dynamine, mais aussi de poser les bases de traitements personnalisés pour des maladies génétiques aux mécanismes opposés.

France 2030