Université de Strasbourg

Hélène Ibata

Biographie

Hélène Ibata

Hélène Ibata est professeure d’histoire et culture visuelle britanniques au département d’études anglophones de l’université de Strasbourg. Ses principaux domaines de recherche comprennent la culture visuelle de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle en Grande-Bretagne, la théorie esthétique des Lumières et, plus récemment, les approches écocritiques en histoire de l’art.

Ancienne élève de l’École normale supérieure de Fontenay (1989-1994), elle est agrégée d’anglais et titulaire d’un doctorat en études anglophones, obtenu à la Sorbonne Nouvelle en 1998. Après avoir été lectrice de français à l’université de Cambridge (Royaume-Uni) de 1990 à 1992, puis allocataire monitrice et ATER à l’université de Strasbourg, elle a été nommée maître de conférences à l’université de Nancy 2 en 1999, puis à l’université de Strasbourg en 2002. Elle a été nommée professeure en 2017, et dirige actuellement l’unité de recherche SEARCH (Savoirs dans l’espace anglophone : représentations, culture, histoire).

Elle a publié de nombreux écrits sur l’œuvre visuelle de William Blake, J.M.W. Turner, les premiers panoramas, ainsi que la théorie du sublime, un éventail d’intérêts que reflète sa monographie The Challenge of the Sublime: From Burke’s Philosophical Enquiry to British Romantic Art (Manchester UP, 2018). Ses travaux ont également été publiés dans des revues telles que Word & Image, European Romantic Review, The British Art Journal et Romanticism on the Net. Plus récemment, elle a exploré des thématiques liées à la culture visuelle des voyages d’exploration et encadré des projets doctoraux en lien avec ce nouvel axe de recherche. Son intérêt pour les perspectives écocritiques l’a amenée à organiser deux colloques, chacun accompagné d’une exposition, « Les ruines contemporaines » (2021) et « Paysages incertains » (2022), financés par la MISHA (Maison Interuniversitaire des Sciences de l’Homme – Alsace). Elle a également codirigé les numéros spéciaux des revues Interfaces – Image, Text(e), Lang(u)age (2023) et Intermédialités (2025) issus de ces manifestations.

Fellowship 2025

Dates - 01/09/2025-31/08/2027

Résumé du projet

PERSPECTIVES ÉCOCRITIQUES SUR LA CULTURE VISUELLE ROMANTIQUE BRITANNIQUE ET LA PREMIÈRE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE

Le présent projet entend contribuer au tournant écocritique en histoire de l’art, en se penchant sur la façon dont les artistes britanniques ont appréhendé et représenté les bouleversements anthropogéniques survenus en Grande-Bretagne lors de la Première Révolution industrielle.

L’étude porte en particulier sur l’expression d’une sensibilité écologique naissante au sein de la culture visuelle britannique de la fin du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant, telle qu’elle se traduit par une attention accrue portée au monde naturel et aux effets de l’industrialisation. Quatre axes de recherche ont été identifiés : le développement de formes d’appréhension immersives et sensorielles des environnements naturels dans la peinture de paysage romantique ; l’intégration des avancées scientifiques relatives aux processus organiques et aux temporalités géologiques dans la représentation de sites et phénomènes naturels ; les représentations explicites de la dégradation environnementale dans les sites industriels et extractifs ; enfin, l’influence de ces représentations sur les pratiques artistiques environnementales actuelles.

Le projet accorde une attention particulière à des productions visuelles longtemps considérées comme mineures — illustrations topographiques, croquis de voyage, représentations visuelles des régions industrialisées, ou encore formats innovants comme les panoramas — en soulignant l’importance d’une pluralité de pratiques visuelles dans la genèse d’une conscience écologique.

S’appuyant sur les développements théoriques récents en histoire de l’art écocritique ainsi que sur des apports interdisciplinaires issus de la géographie culturelle, de l’histoire des sciences, de l’esthétique environnementale, de l’esthétique phénoménologique et des théories néo-matérialistes, cette recherche remet également en question les interprétations marquées par l’anthropocentrisme et le primat du visuel, afin de mettre en lumière une visualité complexe, incarnée et attentive aux dynamiques environnementales.

Alors que s’affirme la pertinence des perspectives artistiques au sein des débats propres aux humanités environnementales, ce projet souligne l'importance de réexaminer la culture visuelle d'un contexte historique souvent identifié comme le début de l'Anthropocène. À travers un dialogue interdisciplinaire, il propose de nouvelles perspectives sur les liens entre culture visuelle et sensibilité écologique, en écho aux préoccupations environnementales d’aujourd’hui.

France 2030