Aurélien Blanc & Pierre de Frémont
Biographie - Aurélien Blanc
Aurélien Blanc est chargé de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)depuis 2006 à l’Institut de chimie de Strasbourg (IC), un laboratoire mixte placé sous la tutelle conjointe du CNRS et de l’université de Strasbourg. Il co-dirige, avec le professeur Stefan Chassaing, l’équipe « Catalyse Organométallique, Synthèse organique et Santé (COSyS) ».
Ses travaux de recherche portent sur le développement de méthodes de synthèse pour la préparation de molécules d’intérêt, catalysées à l’aide de métaux de transition, notamment l’or. Il s’intéresse également à la conception de nouveaux catalyseurs hybrides, basés sur des polyoxométallates associés à des métaux dits « de la monnaie » (Cu, Ag, Au).
Le Dr Aurélien Blanc a obtenu son doctorat en chimie organique à l’université de Genève (Suisse) en 2004, sous la direction du professeur Christian Bochet, où il a travaillé sur des réactions photochimiques contrôlées par la longueur d’onde (orthogonalité chromatique). Il a ensuite effectué un stage postdoctoral d’un an à l’université de Berkeley (Californie, États-Unis) dans le groupe du professeur F. Dean Toste, consacré au développement de réactions asymétriques catalysées par le vanadium et appliquées à la synthèse de produits naturels. Après une année comme attaché d’enseignement et de recherche à l’université de Grenoble, il a rejoint le CNRS en 2006 en tant que chargé de recherche. Il a obtenu son habilitation à diriger des recherches à l’université de Strasbourg en 2012.
Fellowship 2025
Dates - 01/09/2025-28/02/2027
Biographie - Pierre de Frémont
Pierre de Frémont est chargé de recherche au CNRS, à l'Institut de chimie moléculaire de l'université de Bourgogne (ICMUB), unité mixte de recherche CNRS-Université Bourgogne Europe (UBE). Il fait partie de l'équipe « Catalyse, Polymères, Coordination et Modélisation (CaPCoM) » dirigée par la professeure Nadine Pirio. En outre, il travaille actuellement au sein du Laboratoire pour les produits et les procédés éco-efficients (E2P2L), une unité mixte de recherche Syensqo-CNRS, en Chine.
Ses recherches portent sur la préparation et la réactivité de complexes bien définis des métaux de transition, avec un intérêt particulier pour la chimie de l'or et des carbènes.
Le Dr Pierre de Frémont a obtenu son doctorat en chimie organométallique à l'université de la Nouvelle-Orléans (États-Unis) en 2007, sous la direction du professeur Steven P. Nolan, où il a développé la chimie des complexes NHC des métaux du groupe 9-10-11. Il est ensuite devenu chercheur postdoctoral à l'université Stanford et au centre IBM d’Almaden (San José, États-Unis), dans le groupe du Dr James Hedrick, où il s'est concentré sur la synthèse de carbonates cycliques en tant que monomères potentiels. Il est ensuite devenu chercheur postdoctoral à l'université de Rennes, en collaboration avec la société TotalEnergies, dans le groupe du professeur Jean-François Carpentier, se concentrant sur la synthèse de catalyseurs post-métallocènes à base d'yttrium et de néodyme. Il a rejoint le CNRS en 2009 en tant que chercheur. Il a obtenu son habilitation à diriger des recherches à l'université de Strasbourg en 2014.
Au cours de son Fellowship USIAS, il sera accueilli au sein de l’Institut de chimie de Strasbourg (IC).
Résumé du projet
VERS DES COMPLEXES DE TUNGSTÈNE(0) INÉDITS POUR LA CATALYSE HOMOGÈNE
La catalyse est au cœur de la chimie moderne et joue un rôle essentiel dans le développement industriel durable et économiquement responsable. L’un des défis majeurs actuels consiste à remplacer les métaux précieux, coûteux et rares par des alternatives plus abondantes et économiques, sans compromettre les performances catalytiques. Dans ce contexte, le concept de « métaux bon marché pour tâches nobles » prend tout son sens. Ce projet vise à explorer le potentiel des complexes de tungstène(0) (W(0)) – un métal abondant sur Terre et à faible toxicité – comme catalyseurs pour le développement de transformations chimiques nouvelles et efficaces, selon les principes de la chimie verte.
Alors que les complexes de tungstène(VI) sont utilisés depuis longtemps pour les réactions de polymérisation et de métathèse, la chimie des complexes de W(0) reste largement sous-développée. Des études suggèrent pourtant que les espèces W(0) sont capables de participer à des processus rédox et d’accéder à des intermédiaires réactifs, tels que les vinylidènes, ouvrant ainsi de nouvelles voies de synthèse. Ce projet vise donc à développer nos connaissances dans le domaine en synthétisant de nouveaux complexes de W(0) supportés par des ligands bi- et tridentés, et en évaluant leur réactivité ainsi que leur potentiel catalytique.
Le projet se concentre sur la conception rationnelle et la synthèse de nouveaux complexes de W(0) à l’aide de plateformes de ligands modulables, en particulier les carbènes N-hétérocycliques (NHCs), et explore leurs applications catalytiques, notamment dans des transformations en tandem impliquant des intermédiaires vinylidènes, des insertions C–H ainsi que la catalyse rédox W(0/II). Les méthodologies développées devraient permettre l’accès à des structures moléculaires à forte valeur ajoutée, incluant des azépanes et des indoles d’intérêt pharmacologique.
Tant pour l’aspect fondamental qu’appliqué, cette recherche ravivera non seulement l’intérêt pour la catalyse au tungstène, mais contribuera également aux objectifs plus larges de la synthèse durable en réduisant la dépendance aux métaux nobles. En outre, en faisant progresser notre compréhension de la chimie du tungstène et de la conception des ligands pour les métaux du groupe VI, ce travail pourrait ouvrir de nouvelles perspectives en catalyse organométallique et inspirer des innovations dans des domaines connexes tels que la science des matériaux et la chimie médicinale.