Amélie Piton
Biographie
Amélie Piton est maîtresse de conférences des universités-praticienne hospitalière (MCU-PH) en génétique moléculaire humaine des maladies neurodéveloppementales. Elle est basée à l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC) de l'université de Strasbourg. Ses principaux axes de recherche sont l'identification des mutations et des gènes impliqués dans les troubles du développement intellectuel (TDI) et les troubles du spectre autistique (TSA), ainsi que la caractérisation des mécanismes physiopathologiques impliqués dans certaines de ces formes génétiques.
Après avoir obtenu son doctorat à l'université de Rennes en 2005, la Dre Piton a suivi une formation postdoctorale sur la génétique de l'autisme et de la schizophrénie à l'université de Montréal (Canada), puis sur la génétique de la déficience intellectuelle à l'IGBMC. Elle a obtenu l'habilitation à diriger des recherches (HDR) en 2016. Depuis 2020, elle est l’une des responsables de l'équipe « Génétique et physiopathologie de maladies neurodéveloppementales (TND) » de l'IGBMC. Depuis 2014, elle est également praticienne hospitalière au sein de l'unité de génétique moléculaire du Laboratoire de diagnostic génétique des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS).
De 2018 à 2023, Amélie Piton a été membre junior de l'Institut universitaire de France (IUF). Elle est actuellement membre des comités scientifiques consultatifs de quatre associations de patients, et membre d'une commission scientifique spécialisée (CSS) de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Elle est l'une des coordinatrices du Strasbourg Translational Research on the Autism Spectrum & Neurodevelopmental Disorders (STRAS&ND), ainsi que du réseau français pour le diagnostic des TND et TDI du Plan France Médecine Génomique 2025 (PFMG2025).
Fellowship 2025
Dates - 01/12/2025-30/11/2027
Résumé du projet
LES MODIFICATEURS GENETIQUES DANS LES TROUBLES DU DEVELOPPEMENT INTELLECTUEL
Les troubles du neurodéveloppement (TND), qui incluent les troubles du développement intellectuel (TDI), touchent jusqu'à 2 % de la population et sont souvent dus à des mutations génétiques rares. Malgré des progrès majeurs dans l'identification de près de 2 000 gènes responsables de formes monogéniques de TND, une variabilité clinique importante persiste, même chez des individus présentant la même mutation génétique, ce qui présente un défi pour le diagnostic et le conseil génétique. L’objectif du projet est de comprendre pourquoi cette variabilité existe, ainsi que d’identifier des variants modificateurs, c'est-à-dire des facteurs génétiques supplémentaires susceptibles d'influencer la gravité de la maladie.
Ces recherches portent sur le syndrome d'Argonaute (AGO), causé par des mutations du gène AGO1, un acteur clé des voies de silençage de l'ARN. Les patients présentant des mutations identiques, telles que Phe180del ou Gly199Ser, présentent des symptômes cliniques très variés, ce qui fait d’AGO1 un modèle idéal pour explorer les modificateurs génétiques. L'équipe d'Amélie Piton et ses collaborateurs ont déjà développé des modèles de cellules souches neurales humaines et de C. Elegans porteurs de ces mutations. Ils ont également identifié des listes de gènes dérégulés par les mutations AGO dans ces modèles, qui constituent de bons candidats de gènes modificateurs. Ces modèles offrent une occasion unique de disséquer la manière dont les modifications génétiques secondaires influencent l'évolution de la maladie.
Le projet se déroulera en quatre étapes clés : (1) la collecte de données cliniques et génomiques auprès de patients connus et nouveaux présentant une mutation d’AGO1 ; (2) l’établissement d'une liste priorisée de gènes modificateurs candidats fondée sur des études fonctionnelles et sur la bio-informatique ; (3) l’identification de variants rares ou à fort impact dans ces gènes chez des patients présentant des symptômes graves ; et (4) la validation de l'impact fonctionnel de ces modificateurs candidats à l'aide de modèles cellulaires et animaux.
Le résultat attendu est la mise en place d'un pipeline permettant de détecter les modificateurs génétiques dans les formes génétiques rares des TND, en commençant par le syndrome AGO. Celui-ci permettrait d'affiner le diagnostic et le pronostic, et de mettre au point des soins plus personnalisés. Plus largement, le projet offre un modèle de compréhension de la variabilité clinique d'autres maladies monogéniques et pourrait permettre d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.