Université de Strasbourg

Cécilia Ménard-Moyon & Vincent Lebrun

Biographie - Cécilia Ménard-Moyon

Cécilia Ménard-MoyonCécilia Ménard-Moyon est directrice de recherche au CNRS au sein du Laboratoire d'immunologie, immunopathologie et chimie thérapeutique (I2CT) à l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) de Strasbourg.

Ses recherches portent sur la synthèse et la fonctionnalisation de différents types de nanoparticules inorganiques et nanomatériaux carbonés pour des applications biomédicales (thérapie anticancéreuse, diagnostic, traitement de maladies auto-immunes). Ses recherches portent également sur l’auto-assemblage de dérivés d’acides aminés et de peptides permettant de former des nanoparticules et des nanotubes pour la thérapie anticancéreuse, ainsi que sur la formation d’hydrogels pour la délivrance contrôlée de médicaments. Elle est la coordinatrice du projet Horizon Europe Marie Skłodowska-Curie Actions Doctoral Networks « Melomanes » (2023-2027) sur la synthèse de nanoparticules magnétiques multifonctionnelles visant à développer une thérapie combinée afin de traiter le mélanome métastatique.

La Dre Ménard-Moyon a obtenu son doctorat en chimie organique en 2005 au CEA/Saclay. Elle a travaillé sur les nanotubes de carbone, leurs applications en limitation optique et en nanoélectronique ainsi que sur le développement de nouvelles méthodes de fonctionnalisation. Elle a effectué un post-doctorat d'un an à l'université de York (Royaume-Uni) sur la synthèse totale d'un produit naturel. Elle a ensuite travaillé au sein du département R&D de la société Nanocyl en Belgique pendant 18 mois, sur la synthèse et la fonctionnalisation de nanotubes de carbone pour diverses applications (électronique, peintures, applications biomédicales). Elle a rejoint le CNRS en 2008 en tant que chargée de recherche, a obtenu son HDR à l'université de Strasbourg en 2015 et a été promue directrice de recherche en 2021.

Elle a été experte à l'Observatoire des micro et nanotechnologies (OMNT) dans le groupe Micro et nanomédecine (2013-2017). Cécilia Ménard-Moyon est membre active de l'association « Femmes & Sciences » pour l'accompagnement de doctorant·es et la promotion des sciences auprès des étudiant·es et citoyen·nes, ainsi que du comité de pilotage du programme de mentorat des doctorant·es de l'université de Strasbourg.

Biographie - Vincent Lebrun

Vincent LebrunVincent Lebrun est chargé de recherche CNRS depuis 2017 à l'institut de chimie de Strasbourg (IC), un laboratoire mixte de recherche sous la double tutelle du CNRS et de l'université de Strasbourg. Il y travaille au sein de l’équipe Biométaux et chimie biologique (BCB), dirigée par Peter Faller.

Son expertise se situe au croisement de la chimie des peptides, de l’étude de leur structure et de leur activité biologique ainsi que de la chimie des métaux en biologie. Vincent Lebrun s’intéresse en particulier à la conception rationnelle de peptides se repliant en solénoïdes β et à la conception de systèmes peptidiques anti-microbiens.

Le Dr. Lebrun a effectué l’ensemble de ses études à l’université de Grenoble (France), dont sa thèse (2014) sur des métallo-peptides modèles de doigts de zinc, sous la direction d’Olivier Sénèque et de Jean-Marc Latour. Il a ensuite réalisé un post-doctorat dans le laboratoire de Thomas Ward (université de Bâle, Suisse), travaillant sur les enzymes artificielles basées sur le système Streptavidine-Biotine.

Il est activement impliqué dans la communauté française de chimie bioinorganique (FrenchBIC) ainsi que dans le réseau national s’intéressant aux mécanismes et aux dynamiques de formation des assemblages protéiques (GDR MéDynA).

Fellowship 2024

Dates - 01/09/2024-30/09/2026

Résumé du projet

UNE APPROCHE RÉVOLUTIONNAIRE POUR AMÉLIORER LE POTENTIEL ANTIBACTÉRIEN DE PEPTIDES ANTIMICROBIENS À L'AIDE DE NANOPARTICULES DE BLEU DE PRUSSE

La montée en puissance de bactéries présentant une résistance à plusieurs antibiotiques constitue déjà une menace aujourd’hui, mais deviendra un enjeu majeur de santé publique dans un avenir proche. Elle nécessite donc le développement de nouveaux antibiotiques. Idéalement, ceux-ci devraient à la fois contourner les mécanismes de résistance actuels, et être également moins prompts au développement de résistance. Par exemple, un antibiotique ciblant uniquement une cible protéique peut devenir inefficace après seulement quelques générations, car un nombre limité de mutations de cette cible particulière lui permet de ne plus être affectée par le médicament. Par ailleurs, certains composés affectent un plus large éventail de cibles, mais sont limités en raison d’un manque de spécificité (cellules humaines vs. bactéries par exemple) ou sont peu délivrés aux agents pathogènes.

Dans ce projet, nous allons explorer l'avantage potentiel issu de la combinaison de deux de ces systèmes. Le premier est une nanoparticule inorganique, capable de délivrer de grandes quantités d’ions fer dans la bactérie, perturbant ainsi son homéostasie des métaux et générant du stress oxydant. Le second est un peptide antimicrobien qui perturbe sélectivement la membrane des bactéries. Nous espérons obtenir un effet synergique entre ces deux composants, qui devrait accroître l'efficacité de l'ensemble du système. En effet, le peptide devrait conférer au système une sélectivité pour les bactéries et améliorer la pénétration des nanoparticules dans celles-ci. Après internalisation, la toxicité résultant de la libération d’ions métalliques devrait s’ajouter à celle du peptide, car ils agissent via des mécanismes différents.

Au cours de ce projet, nous synthétiserons dans un premier temps les peptides antimicrobiens et les nanoparticules, et comparerons différentes stratégies pour conjuguer le peptide sur les nanoparticules. Les propriétés biologiques des nanoparticules fonctionnalisées seront ensuite évaluées. Premièrement, la compatibilité avec les cellules humaines sera testée ainsi que leur capacité à déclencher ou non une réponse immunitaire. Dans un deuxième temps, nous déterminerons leur activité contre Escherichia coli et Staphylococcus aureus, souvent responsables d'infections nosocomiales, et les comparerons avec l'activité du peptide seul et des nanoparticules fonctionnalisées.

France 2030