Line Bourel
Biographie
Line Bourel est professeure de chimie thérapeutique à l'université de Strasbourg, et sera membre du Laboratoire d’innovation thérapeutique (LIT) – UMR 7200 à partir de 2024.
Diplômée conjointement en pharmacie et en chimie organique, elle a complété sa formation par un doctorat en chimie combinatoire sous la direction des professeurs André Tartar et Benoît Déprez à l'Institut Pasteur de Lille, obtenu en janvier 1997, en collaboration avec Glaxo (Dr. François Hyafil). Après avoir été chargée de recherche chez Cerep S.A. (Eurofins), elle a été nommée maîtresse de conférences en chimie thérapeutique à l'université de Lille en septembre 1997 dans l’équipe du professeur Hélène Gras-Masse. Un stage postdoctoral à l'université de Southampton (Royaume-Uni) en 2001 avec le professeur A. Ganesan, la soutenance de son habilitation à diriger des recherches en 2003 et un congé pour recherche et conversion thématique de 6 mois ont précédé sa mutation promotionnelle à l'université de Strasbourg en 2006.
Au cours des trois dernières décennies, Line Bourel a transmis ses connaissances et son savoir-faire situés à l'interface entre la pharmacie et la chimie. Elle a évolué à plusieurs reprises dans les thèmes de recherche qu'elle a développés tant à Lille qu'à Strasbourg (chimie combinatoire et hétérocyclique, synthèse automatisée, ligation chimique, vectorisation...), tout en restant à l'interface entre la chimie et la biologie, souvent en collaboration avec le monde industriel. Le point commun de ses recherches est l'utilisation de la chimie pour répondre à des questions scientifiques issues des sciences de la vie et de la pharmacie avec des outils synthétiques originaux. Outre un tropisme pour la méthodologie (phase solide, micro-ondes, physico-chimie des nanoparticules.... ), ses domaines d'investigation sont l'oncologie (ciblage de médicaments anticancéreux, inhibition de la néoangiogenèse, vaccins synthétiques anti-tumoraux) et l'infectiologie, sur le plan thérapeutique (agents antiparasitaires et antituberculeux), fondamental (études de la fusion virale et du trafic intracellulaire) et préventif (immunoadjuvants, vaccins synthétiques à base de lipopeptides ou de nanoparticules lipidiques).
À l’université, Line Bourel a été directrice adjointe de la faculté de pharmacie (2013-2018) et responsable de formation à l'ITI InnoVec (2020-2022), tout en maintenant une activité de recherche au sein d'une équipe labellisée CNRS/université de Strasbourg à la faculté de pharmacie (2007-2023 : UMR 7199 CAMB ; 2024-... : UMR 7200 LIT). Elle préside actuellement l'Association Française des Enseignants de Chimie Thérapeutique (AFECT). En 2022, elle a été élue correspondante nationale de l'Académie nationale de Pharmacie (AcadPharm).
Résumé du projet
LIPOPEPTIDES SYNTHÉTIQUES POUR COMBATTRE LES INFECTIONS FONGIQUES MULTIRÉSISTANTES : UNE APPROCHE PAR CHÉMOBIOLOGIE
Parmi les causes microbiennes des infections nosocomiales, les champignons multirésistants sont très incriminés (plus d'un milliard de cas, et plus de 1,5 millions de décès par an dans le monde), mais les recherches à leur sujet étaient jusqu’ici un peu laissées de côté, voire négligées, surtout par rapport à ce qui se fait – et heureusement – pour lutter contre les bactéries multirésistantes. Pourtant, les maladies fongiques invasives dues à des espèces multirésistantes de Candida, Aspergillus, Cryptococcus ou de l'ordre des Mucorales sont des infections graves et parfois mortelles, qui surviennent souvent chez des patients immunodéprimés hospitalisés, et qui méritent également une attention scientifique massive. Récemment, l'Organisation mondiale de la santé a attiré l'attention sur ce problème de santé publique alarmant et a encouragé la recherche dans ce domaine.
Line Bourel propose de compléter l'arsenal antifongique avec des substances originales dont la synthèse sera basée sur son expérience. Leur activité sera évaluée sur des souches fongiques.
Pour cela, sa partenaire mycologue, la Dre Alina Marcela Sabou (UR7292, faculté de médecine, Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS)) dispose d'une collection de champignons pathogènes, pour certains multi-résistants, provenant de patients hospitalisés aux HUS. Des relations structure/activité antifongique seront établies.
Certaines substances actives modèles seront sélectionnées pour des expériences supplémentaires en chémobiologie et chimie physique afin d'explorer et de documenter leur mode d'action. Les Drs. Dominique Bonnet et Julie Karpenko (UMR 7200 LIT) et les Drs. Sofiane El Kirat-Chatel et Fabienne Quilès (UMR7564, LCPME, CNRS/université de Lorraine, France) participeront à ces recherches fonctionnelles.
L'utilisation de la microscopie de fluorescence, des spectroscopies infrarouge et Raman et de la microscopie à force atomique (AFM) sur des souches fongiques permettra d'enrichir les connaissances scientifiques sur les modalités d'action de ces nouveaux composés. Des relations structure/propriétés physico-chimiques seront établies afin d'orienter la pharmacomodulation vers des candidats médicaments.
Fellowship 2023
Dates - 01/01/2024-31/12/2025
Autres informations et actualités (activités, personnel du projet, publications...)
Mylène Lang (postdoctorante) est ingénieure en chimie et biotechnologie (ChemBioTech), doublement diplômée de l’École européenne de chimie, polymères et matériaux de Strasbourg (ECPM) et de l’École supérieure de biotechnologie de Strasbourg (ESBS). Durant sa formation, elle réalisé deux stages en industrie (Dow et les Laboratoires Lehning) ainsi qu'un stage de recherche en chimie verte à l'université de Liège (Belgique). Entre 2020 et 2023, elle a effectué un doctorat en chimie organique au sein du Laboratoire d'innovation moléculaire et applications (LIMA), sous la direction du professeur Philippe Compain et la supervision du Dr. Nicolas Kern. Le prix Bernard Fournet-André Verbert lui a été attribué en 2024 pour ses activités de recherche en glycosciences. Depuis mars 2024, Mylène Lang effectue ses recherches postdoctorales au sein du Laboratoire d’innovation thérapeutique (LIT) auprès de la professeure Line Bourel dans le cadre de son projet USIAS. Ses activités se concentrent sur la synthèse de nouveaux outils moléculaires dans le but d’inhiber et de comprendre le fonctionnement de la 1,3-beta-glucane synthase fongique. D'autre part, Mylène Lang participe à l'évaluation de potentiels antifongiques ainsi qu’à la conception d'outils de chémobiologie en utilisant des techniques de bioconjugaison et l'imagerie de fluorescence.