Université de Strasbourg

Julie Ramos

Biographie - Julie Ramos

Arts, civilisation et histoire de l'Europe (ARCHE) - UR 3400, université de Strasbourg, France

Julie Ramos, USIAS Fellow 2022Julie Ramos est professeure d’histoire de l'art contemporain à l'université de Strasbourg et membre du laboratoire ARCHE (Arts, civilisation et histoire de l’Europe). Ses recherches et publications portent sur l’histoire et la théorie de l’art de la première moitié du XIXe siècle, sur les relations entre les arts visuels, la musique et les arts scéniques et performatifs, ainsi que sur les questions transculturelles en histoire de l’art.

Elle a été enseignante-chercheuse, titulaire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (2001-2020) et invitée à l’université de Bielefeld en Allemagne (2016-2017). Conseillère scientifique à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) de Paris de 2009 à 2013, elle y a dirigé des ouvrages collectifs sur la pratique et la théorie du tableau vivant (Le tableau vivant ou l’image performée, Paris, 2014), sur la participation des objets et des arts décoratifs à l’écriture proustienne (avec Boris Roman Gibhardt, Marcel Proust et les arts décoratifs. Poétique, matérialité, histoire, Paris, 2013) et sur l’idée d’art social au XIXe siècle (avec Neil McWilliam et Catherine Méneux, L’art social en France, de la Révolution à la Grande Guerre, Rennes/Paris, 2014). Elle a par ailleurs publié Nostalgie de l’unité. Paysage et musique dans la peinture de Runge et Friedrich (Rennes, 2008), co-écrit avec la géographe Nathalie Blanc un essai assorti d’entretiens d’artistes sur l’art contemporain et l’écologie (Ecoplasties. Art et environnement, Paris, 2010) et dirigé Renoncer à l’art. Figures du romantisme et des années 1970 (Paris, 2013).

Son dernier livre porte sur la manière dont la découverte de l’« Inde » est venue perturber la doctrine de la mimésis occidentale entre 1800 et 1850 (L’Inde des visionnaires. Runge, Blake, Bra, Dijon, 2022). Elle est coéditrice de Regards croisés. Revue franco-allemande d’histoire de l’art, d’esthétique et de littérature comparée – Deutsch-französische Zeitschrift für Kunstgeschichte, Literaturwissenschaft & Ästhetik.

Projet - Le dessin visionnaire et ses savoirs. À partir de l’étude et de la valorisation du fonds d’archives de Théophile Bra

01/09/2022 – 31/08/2024

Riche d’environ 40 000 feuillets, dont approximativement 5 000 dessins pleine page, le fonds d’archives de Théophile Bra (1797-1863), conservé à la bibliothèque Marceline Desbordes-Valmore de Douai, est encore largement inédit. L’œuvre dessinée qu’il rassemble a jusqu’ici souvent été associée à l’art médiumnique, voire à l’art brut malgré une formation académique de Bra qui l’en démarque. Cette tendance s’explique par la fascination des chercheurs pour le récit autobiographique de son déclenchement. À partir de 1826, sous le coup d’une crise personnelle, ce sculpteur reconnu de la Restauration et de la Monarchie de Juillet se mit à tracer à la plume et au crayon, supposément « sous la dictée », des formes figuratives et abstraites accompagnées – en marge, à l’intérieur des dessins ou s’y superposant – de signes, de mots, de phrases et de paragraphes textuels. S’y ajoutent de nombreux manuscrits et notes de lecture. Le projet vise l’examen de cet ensemble, son étude et sa valorisation dans une perspective historique, théorique et interdisciplinaire.

Le projet s’attachera, d’une part, à enrichir la connaissance de l’œuvre de Bra d’une enquête étendue à l’ensemble des lectures et des échanges personnels identifiables dans son fonds d’archives, afin de mieux l’articuler aux savoirs de l’époque, à leurs réseaux de diffusion ainsi qu’aux images et processus visuels qu’ils engagent. Le projet entend ainsi mettre au jour un artiste exceptionnel, tant en termes de lectures, de fréquentation des savants que d’inventions plastiques et d’appropriation multiforme des savoirs de son temps. Il ambitionne de désenclaver l’approche du dessin visionnaire afin de comprendre sa participation aux mutations épistémologiques et philosophiques du xixe siècle.

Il consistera, d’autre part, à confronter les dessins de Bra à d’autres productions graphiques artistiques et documentaires partageant des caractéristiques similaires, du xixe siècle à nos jours, afin d’interroger la revendication, aujourd’hui comme hier source de débats, d’un partage de vérité entre arts et savoirs. L’appellation de « dessin visionnaire » entend conserver le double mouvement qui caractérise la démarche de Bra, tout en le mettant à l’épreuve de la longue durée, jusqu’aux pratiques les plus actuelles : celui d’une opposition à la sécularisation, au rabattement scientifique de l’Être sur le visible ou à une objectivisation de l’invisible ; celui d’un désir de voir, hanté par la recherche de vérité, qui s’exprime dans des processus de visualisation et de transmission de l’invisible partagés avec d’autres savoirs. Il vise ainsi à renouveler les méthodes de l’histoire de l’art par une ouverture à l’histoire des sciences, de la médecine et de la philosophie, qui permettra – au-delà de la définition d’une culture visuelle – une réflexion sur leur commune créativité en termes d’images, de processus graphiques et de processus de pensée.

Biographie post-doc - Manuela Mohr

Arts, civilisation et histoire de l'Europe (ARCHE) - UR 3400, université de Strasbourg, France

Manuela Mohr

Manuela Mohr est docteure en littérature française et spécialiste des littératures de l'imaginaire, en particulier du fantastique. Sa thèse portait sur Le fantastique à la frontière des cultures : formes populaires et élaboration des sciences de la vie psychique dans la littérature fantastique du Second Empire (prix Mérimée 2021, prix Kurt-Ringger 2021, à paraître). Elle a débuté son parcours universitaire à l'université de Stuttgart (Allemagne) où elle a obtenu une double licence en en études de langues et lettres romanes et anglaises. Elle a effectué son premier séjour d'étude et de recherche à l’École normale supérieure de Lyon (France) en 2012-2013, suivi d'un second séjour en 2014-2015 avant d'obtenir un contrat doctoral pour une thèse en cotutelle à l'université Paul-Valéry Montpellier 3.

Outre ses activités d'enseignement et de recherche, couvrant une période allant du XIXe siècle à aujourd'hui, Manuela Mohr s’investit également dans le Festival du fantastique de Béziers en tant que membre du jury de la catégorie « Nouvelle fantastique ». Elle est l’auteure et la codirectrice de plusieurs ouvrages, articles scientifiques et recensions portant sur différents aspects de son domaine de prédilection. Actuellement, Manuela Mohr est postdoctorante rattachée au projet USIAS. Elle se consacre entre autres au dialogue texte/image, aux théories et concepts de l'histoire de l'art ainsi qu’aux dimensions culturelle et psychologique de la création.

France 2030