Université de Strasbourg

Séminaire Fellows USIAS : Comment la communication inter-organites dans les cellules lie les signaux de danger à l’inflammation

Le 8 octobre 2019
De 15h30 à 17h00
Salle Asie, Misha

Par Roméo Ricci (Fellow 2017)

L’inflammation est nécessaire afin de réduire les dommages cellulaires causés par les substances pathogènes ou toxiques ainsi que les blessures. L’inflammation non contrôlée peut toutefois causer des pathologies, comme le montrent les maladies auto-immunes, les infections chroniques ou les réactions allergiques. Par ailleurs, l’inflammation chronique est un facteur important du développement de cancers, du diabète de type 2 et d’affections neurodégénératives.

La première ligne de défense activée par les agents toxiques/infectieux ou les blessures tissulaires constitue la réponse immunitaire innée. À l’exception des cellules immunitaires, toute cellule de notre corps exposée fréquemment à des stresseurs environnementaux est équipée d’un véritable arsenal de molécules détectrices de danger (récepteurs de reconnaissance de motifs moléculaires). Ces récepteurs permettent la reconnaissance immédiate d’une large gamme de signaux de danger.

Notre laboratoire se concentre sur l’inflammasome, l’un des systèmes de détection intracellulaire du stress les plus polyvalents, puissants et sophistiqués que nous ait donnés l’évolution. L’inflammasone comprend une plateforme moléculaire, au sein de laquelle les récepteurs spécialisés capables de reconnaître un signal de danger spécifique sont assemblés à une machinerie enzymatique produisant les cytokines pro-inflammatoires interleukine-1β et interleukine-18. À l’issue du processus, l’activation de l’inflammasome culmine dans le phénomène de pyroptose, c’est-à-dire de mort de la cellule inflammatoire. Ces réactions constituent la base des réponses inflammatoires suivantes, qui incluent le recrutement de cellules immunitaires et la production d’autres facteurs pro-inflammatoires.

À l’aide d’approches d’imagerie de pointe utilisées par notre laboratoire, nous montrerons comment l’assemblage d’inflammasomes au sein des macrophages se produit dans le temps et l’espace, apportant des preuves que la réorganisation dynamique des sites de contact du réticulum endoplasmique et de l’appareil de Golgi sont à la base de cette réponse immunitaire innée fondamentale.

Illustration : interaction des membranes du réticulum endoplasmique et de l’appareil de Golgi. En vert : récepteur d’inflammasome sur l’appareil de Golgi, en rouge : membranes du réticulum endoplasmique.


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