Université de Strasbourg

Séminaire des Fellows USIAS : Perturbations de la sécrétion cellulaire dans les tumeurs neuroendocrines

Le 21 février 2018
De 12h30 à 14h00
Salle Amériques, MISHA, University of Strasbourg

Par Stéphane Gasman, Fellow USIAS 2015

Les cancers sont la deuxième cause de mortalité après les maladies cardiovasculaires. Les tumeurs neuroendocrines (TNE) constituent une grande famille de néoplasmes issus de cellules sécrétrices d’hormones/de peptides, c’est-à-dire de cellules qui libèrent des hormones dans le sang en réponse à des influx nerveux. Les TNE (bénignes comme malignes) engendrent souvent des perturbations, comme une sécrétion hormonale supérieure à la normale. Celles-ci peuvent causer divers symptômes, qui risquent de devenir eux-mêmes de sérieux problèmes. 

L’incidence des TNE a considérablement augmenté au cours des 30 dernières années, et celles-ci sont peu impactées par les thérapies ciblées autres que la chirurgie, ce qui limite les possibilités d’intervention et par conséquent le taux de survie des patients.

Notre financement USIAS nous a permis de tester une nouvelle approche, inexplorée jusqu’ici, consistant à considérer la sécrétion des cellules tumorales comme une cible potentielle. En effet, bien que les TNE soient hétérogènes, un de leurs points communs essentiels est la dysfonction de leur activité sécrétoire, engendrant une hypersécrétion. Cette sécrétion anarchique peut causer de graves maladies et complications, et pourrait être directement corrélée avec l’agressivité des tumeurs. Par exemple, notre modèle expérimental principal, une TNE issue des cellules chromaffines de la médullo-surrénale appelée phéochromocytome, est caractérisé par une sécrétion excessive de catécholamines engendrant une hypertension, une cardiomyopathie et un risque élevé d’AVC.  Quoique cet aspect soit bien connu des cliniciens, il n’a jamais été exploré au niveau cellulaire et moléculaire. 

Au cours de ce projet, nous avons analysé les mécanismes à l’origine de cette sécrétion aberrante de catécholamines par le biais de la technique d'ampérométrie à fibre de carbone, associée une analyse protéomique différentielle de tumeurs humaines.  Découvrir pourquoi et comment la sécrétion des tumeurs neuroendocrines devient anarchique contribuera à développer des stratégies thérapeutiques ayant pour objectif de prévenir l’hypersécrétion tumorale, et par conséquent de réduire les risques cliniques associés ainsi que la croissance de la tumeur.

France 2030