Mercédès Baillargeon

Biographie

Mercédès Baillargeon est professeure associée d'études françaises et francophones à l'université du Massachusetts à Lowell (États-Unis). Au cours de son Fellowship USIAS, elle sera accueillie par le professeur Anthony Mangeon au sein de l’unité de recherche Configurations littéraires (CL) de l’université de Strasbourg.

Les recherches de la professeure Baillargeon se concentrent sur deux domaines principaux : l'écriture féminine contemporaine, le féminisme, les études sur le genre et la sexualité, ainsi que l'intersection du public et du privé. Elle s'intéresse également au cinéma québécois, en particulier à sa relation avec l'identité nationale et personnelle. Elle donne des cours liés au genre et à la sexualité, au nationalisme, à l'identité et à l'ethnicité, à la littérature francophone nord-américaine et québécoise, à la politique et au cinéma, à la jeunesse et à la contre-culture, et enseigne la langue française à tous les niveaux.

La Dre Baillargeon est l’autrice de l’ouvrage Le Personnel est politique : médias, esthétique et politique de l'autofiction chez Christine Angot, Chloé Delaume et Nelly Arcan (Purdue UP, 2019). Elle a codirigé des numéros spéciaux des revues Contemporary French Civilization (2019) et Nouvelles Vues : revue sur les pratiques, les théories et l'histoire du cinéma au Québec (2022), ainsi qu'un recueil d'essais sur le féminisme de la troisième vague au Québec intitulé Remous, ressacs et dérivations autour de la troisième vague féministe (2011). Ses travaux ont également été publiés dans diverses revues, dont Québec Studies, Women in French et Rocky Mountain Review.

Elle a co-organisé plusieurs conférences ainsi que la série de conférences virtuelles The Future of French and Francophone Studies en 2020-2021. Elle est actuellement membre du groupe de recherche EPIC (Esthétique et politique de l'image cinématographique), et fait partie du comité de rédaction des revues Québec Studies et Voix et Images.

Originaire de Montréal, au Canada, elle est venue aux États-Unis afin de poursuivre son doctorat à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill. Avant de rejoindre l’université du Massachusetts à Lowell, elle a été professeure associée à la School of Languages, Literatures, and Cultures de l'université du Maryland de 2014 à 2022.

Fellowship 2024

Dates - 01/12/2024-31/01/2026

Résumé du projet

DÉVOILEMENT AUTOBIOGRAPHIQUE ET ÉCRITURE DE SOI DANS LA LITTÉRATURE DES FEMMES EN FRANCE ET AUX ÉTATS-UNIS, 1995-2015

Ce projet prend comme point de départ l'explosion des récits à la première personne écrits par des femmes en France et aux États-Unis. Il soutient que, malgré leur apparente similitude, l'autofiction en France et les mémoires aux États-Unis sont issus de traditions littéraires distinctes, ayant chacune des objectifs et des approches narratives uniques. En transcendant les frontières traditionnelles entre littérature française et américaine, discours savant et populaire, témoignage et fiction, ce projet se situe à l'intersection du féminisme, de la politique littéraire et de la révélation de soi.

En utilisant une méthodologie interdisciplinaire qui incorpore l'analyse littéraire, l'esthétique, la psychanalyse, les théories de l'économie politique, le féminisme et la critique socioculturelle, ce projet explore les fondements philosophiques, sociaux et culturels de l'autofiction féminine en France ainsi que des mémoires aux États-Unis entre 1995 et 2015. Les travaux antérieurs se sont principalement attachés à définir les caractéristiques de l'autobiographie et de l'autofiction, ainsi qu'à analyser la poétique et la politique des récits de femmes à la première personne. Ce projet complète les recherches existantes en adoptant un point de vue comparatif, élucidant les différences nuancées dans les conceptions de l'identité, de la subjectivité féminine et de la citoyenneté entre les deux traditions littéraires.

Au cœur de cette étude se trouve un examen de la manière dont les expériences traumatiques influencent le dévoilement de soi par les femmes et façonnent les normes et politiques sociétales. Contrairement aux études récentes qui attribuent la crise du sujet à la postmodernité, ce projet souligne le rôle des facteurs socioculturels et historiques dans l'élaboration de la compréhension du statut de sujet et de la subjectivité genrée aux États-Unis et en France. Il situe la réception de l'autofiction et des mémoires dans le paysage plus large de la production littéraire contemporaine, en proposant une analyse sémiotique des modalités textuelles utilisées pour représenter le sujet féminin.

Grâce à une analyse comparative des écrivaines françaises et américaines, ce projet met en lumière la manière dont ces récits s'inscrivent dans des dialogues sociétaux plus larges et contribuent à l'évolution du discours féministe. Il reconnaît le rôle essentiel de ces écrivaines dans la remise en question des rôles traditionnels de genre et dans l’émergence de mouvements comme #metoo. Dans le contexte du post-féminisme et du féminisme néolibéral, leurs efforts littéraires apparaissent comme des catalyseurs du changement social, jetant les bases d'une réimagination de l'identité et de l'agentivité féminines.