Université de Strasbourg

Angélica Vieira

Biographie

Angélica VieiraAngélica Thomaz Vieira est professeure adjointe au département de biochimie et d'immunologie de l'université fédérale du Minas Gerais (UFMG), au Brésil, où elle dirige un groupe de recherche axé sur le microbiote de l'hôte et l'immunomodulation inter-organes. Pour son Fellowship USIAS, elle sera accueillie par le professeur Thomas Baumert à l'Institut de recherche en médecine translationnelle et maladies hépatiques (ITM), un institut sous la tutelle de l'université de Strasbourg et de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

La professeure Vieira a obtenu son doctorat en 2011 à l'université fédérale brésilienne du Minas Gerais (UFMG), en se focalisant sur l'interaction entre l'alimentation, le microbiote intestinal et les réponses inflammatoires de l'hôte. Supervisées par le professeur Mauro Martins Teixeira et le professeur Charles R. Mackay, les recherches qu'elle a menées lors d'un séjour doctoral au Garvan Institute of Medical Research (Australie) ont mis en évidence un mécanisme révolutionnaire démontrant que les métabolites dérivés du microbiote activent un récepteur de la protéine G (Gpr43) bénéfique pour l'hôte. Ce travail fondateur a mis au jour une communication directe entre le microbiote et les cellules de l'hôte, marquant ainsi une avancée majeure dans la compréhension du rôle fonctionnel du microbiote. Après son doctorat, elle a poursuivi des études postdoctorales en microbiologie/immunologie à l'UFMG (2011-2015) ainsi qu’à l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire (IBMC) de l'université de Strasbourg (2015-2016). Elle y a étudié les interactions moléculaires entre le microbiote intestinal et les cellules de l’hôte, en se concentrant sur l'axe intestin-poumon, à l’aide de modèles animaux gnotobiotiques. Pour cela, elle a développé des modèles animaux gnotobiotiques en utilisant à la fois des modèles murins et des drosophiles.

Angélica Vieira est membre affiliée de l'Académie brésilienne des sciences (ABC). Pour ses travaux, elle a reçu plusieurs prix, notamment le prix L'Oréal-ABC For Women in Science (2018) et, de la part de la Société brésilienne d'immunologie (SBI), le Women in Science Young Award (2017) ainsi que le prix Thereza Kipnis (2013). Elle a été chercheuse invitée à l'université technologique de Sydney, Australie (2019), ainsi qu’à l'université de Strasbourg (2021). En 2024, elle a intégré l’Inserm en tant que chercheuse senior.

Résumé du projet

CLAUDIN-1, MICROBIOME ET PATHOGENÈSE DU CANCER DU FOIE

Les maladies chroniques du foie et le cancer du foie sont des problèmes majeurs de santé publique, et se caractérisent par des taux de mortalité élevés ainsi que des options de traitement limitées. Malgré le succès des immunothérapies anticancéreuses nouvelles, d’importants défis restent à relever, notamment face au taux de réponse jusqu’ici limité pour la grande majorité des tumeurs solides. Des études chez l’Homme suggèrent que la composition du microbiote diffère entre les individus sains et malades, influençant l'immunité antitumorale et impactant ainsi l'efficacité de l'immunothérapie.

Le microbiote désigne une communauté diversifiée de micro-organismes - bactéries, champignons, virus et archées - qui résident dans un environnement particulier, tel que l'intestin (on parle alors de microbiote intestinal). Ces micro-organismes jouent un rôle essentiel dans divers processus physiologiques, notamment la digestion, le métabolisme et la régulation du système immunitaire. La composition et l’équilibre du microbiote peuvent avoir des effets significatifs sur la santé. Bien que l'interaction entre l'hôte et le microbiote soit cruciale dans les maladies et les cancers hépatiques, son potentiel en tant que cible thérapeutique et les mécanismes précis engagés restent largement inexplorés.

Dans la mesure où le foie est constamment exposé aux produits dérivés du microbiote intestinal, il est essentiel de mieux comprendre les interactions entre le microbiote intestinal et le foie afin de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies hépatiques. L'équipe de l’hôte du projet, le professeur Thomas Baumert de l'université de Strasbourg, a identifié de nouvelles cibles de traitement pour la fibrose et le cancer du foie et a développé des modèles cellulaires dérivés de tissus de patients afin de modéliser ex vivo la biologie de la maladie hépatique ainsi que l’axe intestin-foie.

Le projet USIAS repose sur l'hypothèse que le microbiote intestinal joue un rôle dans la pathogenèse de la fibrose hépatique évoluant vers le cancer et est un modulateur de la réponse aux thérapies. Le projet vise à élucider le rôle de l'axe intestin-foie dans la pathogenèse des maladies avancées du foie et le cancer hépatique.

Fellowship 2024

Dates - 01/09/2024-31/08/2026

France 2030