Agnès Molinier Arbo & Massimiliano Vitiello
Biographie - Agnès Molinier Arbo
Agnès Molinier Arbo est professeure de langue et littérature latines à la faculté des lettres de l’université de Strasbourg. Son domaine de spécialité est la littérature gréco-latine tardive (IIIe-Ve siècles), et notamment l’historiographie, à la croisée entre christianisme et paganisme.
Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris (1990-1994), elle est titulaire d’une double licence de lettres classiques et d’histoire, d’une maîtrise et d’un DEA (diplôme d'études approfondies) et enfin d’un doctorat d’études latines, obtenu en 1999 à l’université Paris Sorbonne. Après avoir été allocataire monitrice normalienne de 1994 à 1997, elle a exercé les fonctions d’attachée temporaire de recherches à l’université de Franche-Comté de 1997 à 1999. Elle a été élue maîtresse de conférences en 1999 dans cette université, puis a rejoint en 2005 l’université de Strasbourg. Elle a ensuite, en 2011, obtenu son habilitation à diriger des recherches. Devenue professeure en 2018, elle dirige actuellement le Centre d’analyse des rhétoriques religieuses de l’Antiquité (CARRA - UR 3094).
Agnès Molinier Arbo est auteure/co-auteure/co-directrice de livres, éditions-traductions et articles consacrés à l’Antiquité tardive. Les textes qu’elle a tout particulièrement étudiés ces dernières années sont, dans le domaine de l’historiographie, l’Histoire de l’Empire d’Hérodien, l’Histoire Auguste, l’Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée, l’Histoire du Pseudo-Hégésippe et, dans le domaine de la poésie, le Centon virgilien de la poétesse chrétienne Proba, qui est entre autres à l’origine de son intérêt pour le rapport entretenu par les femmes à la religion dans l’Antiquité tardive.
L’intérêt de la professeure Molinier Arbo pour l’Antiquité est né très tôt, alors qu’elle accompagnait son grand-père sur des sites archéologiques du sud de la France. Mais c’est son directeur de thèse, Jean-Pierre Callu, directeur de recherches à l’EPHE jusqu’en 1998, qui, en plus d’avoir orienté ses recherches sur l’Antiquité tardive, lui a appris que c’était de l’attention aux détails que naissaient les découvertes.
Fellowship 2024
Dates - 01/09/2024-31/12/2025
Biographie - Massimiliano Vitiello
Massimiliano Vitiello est Curators’ Distinguished Professor à l’université du Missouri-Kansas City (UMKC), États-Unis. Au cours de son Fellowship USIAS, il sera accueilli par sa co-Fellow Agnès Molinier Arbo au sein du Centre d'analyse des rhétoriques religieuses de l'Antiquité (CARRA) – UR 3094.
Le professeur Vitiello est un historien spécialiste de Rome, dont les recherches s'étendent de l'Empire romain tardif aux royaumes barbares et au haut Moyen Âge (environ 200-700 après J.-C.). Il a obtenu sa licence et son master en Italie, à l'université de Rome « La Sapienza », et son doctorat à l'université de Messine. De 2002 à 2006, il a été chercheur en Allemagne à l'université de Münster, où il était également Fellow de la Fondation Alexander von Humboldt. Il a ensuite rejoint l'université de Toronto (Canada) en tant que membre de l'Institut pontifical d'études médiévales, où il a obtenu sa licence postdoctorale en études médiévales. En 2010, il a rejoint l'université du Missouri-Kansas City, où il a obtenu une promotion anticipée au poste de professeur associé en 2015, une promotion anticipée au poste de professeur titulaire en 2019 et a reçu en septembre 2022 la distinction de Curator ‘s Distinguished Professor.
Massimiliano Vitiello est l'auteur de quatre monographies, dont une biographie du roi goth Théodat et une biographie de la reine Amalasonte. Il a également coécrit avec M. Festy une édition de l’Anonyme de Valois II pour la Collection des universités de France - Collection Budé, et il participe régulièrement aux Historiae Augustae Colloquia. Son amour profond pour l'Antiquité remonte à son enfance à Rome et à Pompéi, où il a développé une passion précoce pour la numismatique et l'archéologie. Il est extrêmement reconnaissant pour les opportunités de recherche qui lui ont été offertes dans de nombreuses régions du monde, et en particulier pour les chercheurs extraordinaires qu'il a rencontrés au cours de son parcours. Quel que soit l'endroit où il se trouve, le professeur Vitiello est convaincu que l'équité et l'intégrité constitueront toujours la boussole qui lui permettra de naviguer sur les eaux du monde universitaire.
Résumé du projet
LES DERNIÈRES PAÏENNES DE ROME
Ce projet se propose d’étudier la société des dernières païennes de Rome entre la fin du 3e et le début du 5e siècle de notre ère. Alors que de nombreuses enquêtes ont été menées sur les chrétiennes de l'Antiquité tardive, le monde des païennes n'a jusqu'à présent fait l'objet d'aucune étude approfondie. Il constitue pourtant un élément essentiel de l'histoire sociale de la ville qui fut l'épicentre d’un conflit acharné entre paganisme et christianisme. Notre projet est donc axé autour des questions suivantes : quels étaient les profils socio-culturels des dernières païennes de Rome ? Quels cultes avaient leur préférence ? Sont-elles demeurées païennes par conviction ou par conformisme à un modèle familial ? Pour y répondre, nous nous appuierons sur des sources littéraires, des inscriptions, ainsi que sur la documentation iconographique et numismatique.
Nous nous engagerons dans plusieurs lignes de recherche croisées, et d’abord dans une vaste enquête prosopographique destinée à mettre en relief les alliances matrimoniales contractées par les sénateurs païens, et à déterminer à quel moment les femmes des principales familles sénatoriales de Rome se sont converties au christianisme. Nous examinerons aussi comment sont présentées dans les littératures chrétienne et païenne les vertus romaines traditionnelles, ou encore le mariage et la maternité. Nous nous intéresserons également à des figures d’impératrices païennes et chrétiennes, qui constituaient les modèles féminins sur lesquels se calquaient les femmes de la société romaine. Cette démarche sera replacée dans le contexte d'un vaste examen de la question de l'évolution des traditions religieuses et culturelles de Rome au cours des 4e et 5e siècles de notre ère.
Nos recherches aboutiront à la rédaction d'un ouvrage co-écrit sur le sujet, et nous prévoyons également un colloque international (avec publication d’actes) intitulé « Les mondes des femmes chrétiennes et païennes dans l'Antiquité tardive » à l'automne 2025 à l'université de Strasbourg. Nous espérons que ces recherches serviront de tremplin à de nouvelles investigations concernant la vie des femmes et l'histoire des religions de l'Antiquité tardive.