Université de Strasbourg

Michel Barrot

Biographie

Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Michel Barrot est depuis 2018 directeur de l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (INCI), institut de recherche du CNRS associé à l’université de Strasbourg.

Après des études académiques à l’ENS Lyon (France), Michel Barrot a effectué sa formation doctorale à l’Inserm et à l’université de Bordeaux, en travaillant sur les systèmes dopaminergiques. Ses résultats ont mis en évidence la sélectivité neuroanatomique de l’influence que les hormones de stress glucocorticoïdes exercent sur ces systèmes dopaminergiques. Au tournant du siècle, il a rejoint la division de psychiatrie moléculaire de l’université Yale (États-Unis) pour sa formation postdoctorale et a ensuite été recruté comme professeur adjoint au Southwestern Medical Center de l’université du Texas à Dallas. Ses recherches durant ces années ont principalement concerné le rôle des facteurs de transcription dans la plasticité cérébrale, plus spécifiquement l’étude de l’influence qu’une région cérébrale, le noyau accumbens qui est l’un des points terminaux des systèmes dopaminergiques, a sur l’adaptation comportementale. De retour en France en 2003, il rejoint Strasbourg comme chargé de recherches au CNRS.

Depuis, il a développé des recherches sur le traitement et la relation entre la douleur chronique et les troubles de l’humeur et a poursuivi ses recherches sur la neuroanatomie et la physiologie des systèmes dopaminergiques. Au cours de ces années, son équipe a identifié des aspects clés du mécanisme par lequel certains antidépresseurs agissent également comme des traitements efficaces de la douleur neuropathique. Ces découvertes ont été récompensées par le prix de l’Institut de France pour la recherche liée à la douleur. Son équipe est également pionnière dans l’étude expérimentale des conséquences anxiodépressives d’une douleur chronique. Outre ces recherches liées à la douleur, une autre contribution scientifique majeure a été la description d’une nouvelle région cérébrale, la « tVTA » (queue de l’aire tegmentale ventrale), qui est maintenant reconnue comme le principal centre de contrôle inhibiteur des systèmes dopaminergiques.

Fellowship 2023

Dates - 01/10/2023-31/12/2025

Résumé du projet

À LA RECHERCHE DE LA QUEUE DE L'AIRE TEGMENTALE VENTRALE : AMÉLIORER NOTRE CONNAISSANCE ANATOMIQUE DU CERVEAU HUMAIN À PARTIR D'UNE DÉCOUVERTE FAITE CHEZ LES RONGEURS

Dans le domaine des neurosciences, les progrès concernant les fonctions et pathologies cérébrales et ceux en neuroanatomie sont souvent interdépendants. Bien que les régions frontales et corticales du cerveau soient généralement bien définies, certaines parties plus profondes ne sont pas toujours aussi bien caractérisées. Dans la première décennie de ce siècle, nous avons découvert dans le cerveau d’un rat une structure qui a été nommée « tVTA » pour « queue de l’aire tegmentale ventrale ». Cette structure cérébrale est aujourd’hui considérée comme le principal centre inhibiteur des systèmes dopaminergiques, qui sont des systèmes modulateurs impliqués dans diverses maladies psychiatriques et neurologiques, dont la toxicomanie et la maladie de Parkinson. Toutefois, cette définition de la tVTA a été effectuée chez le rat, et bien qu’elle doive probablement être présente chez tous les mammifères, cette structure n’a pas encore été définie dans le cerveau humain. Ce projet vise donc à fournir la première caractérisation de la tVTA dans le cerveau humain.

Le projet s’appuie sur les connaissances développementales, génomiques et anatomiques obtenues chez les rongeurs afin de les traduire en neuroanatomie humaine. Il utilisera plus spécifiquement des approches par RNAscope pour détecter des ARNm sélectifs de la tVTA sur des sections anatomiques de cerveau humain. Cet effort translationnel offrira ainsi la définition d’une nouvelle région dans le cerveau humain, ce qui ouvrira d’importantes opportunités de recherche. En effet, définir cette structure peut alors ouvrir la possibilité de l’étudier dans des états cérébraux normaux et pathologiques. Cela permettra par exemple de l’étudier histologiquement, de la disséquer dans des cerveaux humains post-mortem pour l’étudier moléculairement, et de définir ses coordonnées stéréotaxiques pour l’étudier par imagerie cérébrale. Ces ouvertures sont particulièrement pertinentes dans un contexte pathologique. En effet, les recherches menées chez les rongeurs ont démontré que la tVTA est le principal centre de contrôle inhibiteur des systèmes dopaminergiques qui influencent diverses fonctions physiologiques, y compris celles liées à la récompense et à la motricité, et qui sont impliquées dans l’étiologie, les symptômes ou le traitement de diverses maladies psychiatriques ou neurologiques, comme l’abus de drogues, le trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention (TDAH), les troubles de l’humeur, la schizophrénie et la maladie de Parkinson.

Autres informations et actualités (activités, personnel du projet, publications...)

Eva Clerc

Eva Clerc (ingénieure d’études) a obtenu son diplôme d’ingénieure en biotechnologie en 2023 à l’École polytechnique universitaire d’Aix-Marseille (France). Lors de son cursus, elle a effectué un stage de recherche de Master 1 sous la supervision du Dr. Ana Lloret à la faculté de médecine de l’université de Valence (Espagne), sur l’étude de la zone sous-ventriculaire du cerveau dans la maladie d’Alzheimer précoce. Lors de son stage de Master 2, elle a contribué à l’optimisation d’un procédé d’extraction de l’amidon chez l’algue verte Ulva rigida dans l’entreprise ERANOVA où elle a ensuite été recrutée comme ingénieure R&D. Elle a rejoint l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (INCI) en février 2024, en tant qu’ingénieure d’études dans l’équipe du Dr. Michel Barrot dans le cadre de son projet USIAS.

France 2030