Benedikt Lassalle
Biographie - Benedikt Lassalle
Synchrotron SOLEIL, Gif-sur-Yvette, France & Fellow USIAS, Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS) - UMR 7504, université de Strasbourg et CNRS, France
Benedikt Lassalle a réalisé sa thèse à l’université Paris-Sud sous la direction d’Ally Aukauloo et Élodie Anxolabéhère. Il a travaillé à la synthèse et à l’étude de complexes moléculaires de manganèse, modèles biomimétiques du photosystème II. Il s’est particulièrement intéressé à la préparation de complexes de manganèse à haut degré d’oxydation et à leur réactivité pour la formation de la liaison O-O. En 2009, il rejoint l’équipe de Junko Yano et Vittal Yachandra au Lawrence Berkeley National Laboratory (États-Unis), où il s’est formé à la spectroscopie des rayons X. Il a participé à de nombreuses expériences en synchrotron et en laser à électron libre, afin de déterminer les structures électroniques du photosystème II et de complexes biomimétiques associés. Durant cette période, il a également collaboré avec de nombreux groupes aux États-Unis et en Europe afin d’étudier par spectroscopie des rayons X la structure d’électrocatalyseurs pour la dissociation de l’eau.
Depuis 2014, il est scientifique de ligne au sein du Synchrotron SOLEIL, où il développe et utilise la spectroscopie des rayons X pour l’étude d’électrocatalyseurs en conditions d’opération. Ses sujets d’étude sont les matériaux inorganiques pour la production d’hydrogène et les macrocycles de métaux de transition pour la réduction du dioxyde de carbone en briques élémentaires de la chimie.
En 2015, il met en place et dirige un laboratoire de microfluidique à SOLEIL, lequel a pour vocation d’associer la microfluidique aux techniques synchrotron, et ainsi de pouvoir étudier des réactions (bio)-chimiques en conditions in situ et résolues en temps. Il développe pour cela des micromélangeurs rapides permettant d’étudier les interactions entre biomolécules ou la synthèse de nanomatériaux pour l’énergie.
Durant son Fellowship, Benedikt Lassalle sera accueilli par le professeur Ovidiu Ersen au sein de l’Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS).
Projet - Microfluidique, rayons X et électrons : une boîte à outils intégrée pour l'étude in situ de la synthèse des pérovskites hybrides
01/11/2022 - 31/10/2024
La synthèse de nanomatériaux peut se dérouler selon de nombreux chemins réactionnels, conduisant à des produits aux formes et aux propriétés variées. Le contrôle de leur morphologie et de leur composition chimique est essentiel pour adapter leurs performances aux besoins de leurs applications. Leurs propriétés électroniques et leur robustesse peuvent ainsi être modulées en fonction de l’application visée. La maîtrise des voies de synthèse est toutefois une tâche ardue et nécessite une connaissance fine des chemins réactionnels possibles et des conditions qui les favorisent. Nous proposons pour cela de mettre en place une méthode, basée sur la spectroscopie des rayons X et la microscopie électronique, qui permettra d’observer les différents chemins réactionnels existant au sein d’une réaction de synthèse de nanomatériaux. Nous utiliserons des systèmes microfluidiques, lesquels permettent de contrôler précisément les flux de matière au sein de la réaction et d’introduire une composante temporelle dans la collecte in situ de données de spectroscopie et de microscopie.
Nos premiers objets d’étude seront les pérovskites hybrides, lesquelles sont pressenties pour de nombreuses applications de capture et de conversion de la lumière, tel que le photovoltaïque. Ces matériaux peuvent adopter différentes structures tridimensionnelles, en fonction des composants utilisés et des processus de synthèse. Nous utiliserons la spectroscopie des rayons X et la microscopie électronique en conditions in situ pour étudier leur synthèse en conditions microfluidiques et ainsi établir une cartographie de la réaction qui permettra de l’orienter préférentiellement vers la structure souhaitée.
Biographie post-doc - Claire Jolly
Institut de physique et de chimie des matériaux de Strasbourg (IPCMS) - UMR 7504, université de Strasbourg et CNRS, France
Claire Jolly a suivi une formation d'ingénieur avec spécialisation dans les énergies à l'École polytechnique féminine de Montpellier (France). Sous la direction du Dr Adrian Carretero-Genevrier, elle a obtenu son doctorat en électronique à l'université de Montpellier en 2022. Elle a travaillé à l'Institut d'électronique et des systèmes sur le développement de processus de microfabrication pour la création de microcapteurs résonants à partir d’alpha-quartz synthétisé par procédé sol-gel sur substrat silicium. Lors de sa thèse, elle a créé deux microcapteurs piézoélectriques avec deux morphologies différentes, un cantilever et une membrane. La Dre Jolly s’est spécialisée dans le micro-usinage du silicium en salle blanche, en épitaxie d'oxydes fonctionnels par chimie douce et en caractérisation structurelle et fonctionnelle. Les capteurs développés pendant sa thèse ont démontré plusieurs applications dans le milieu biologique et en spectroscopie photoacoustique. Ses travaux de recherche ont donné lieu à trois publications et à un brevet. En 2023, elle a reçu le prix de thèse Renatech, récompense dans le domaine des micro-nanotechnologies, pour son travail sur le développement de microcapteurs piézoélectriques innovants.
Claire Jolly a rejoint l'équipe de Benedikt Lassalle en tant que postdoctorante USIAS et sera basée à l'IPCMS de Strasbourg dans l'équipe microscopie du professeur Ovidiu Ersen. Elle travaillera sur la conception de cellules microfluidiques pour l'analyse spectroscopique par rayons X de réactions synthétiques de la phase intermédiaire de pérovskites MAPbI2, en partenariat avec le synchrotron SOLEIL où elle sera amenée à réaliser les analyses de XAS/WAXS. Elle travaillera également en microscopie électronique en transmission in situ liquide.