Université de Strasbourg

Semyon Klevtsov

Biographie - Semyon Klevtsov

Institut de recherche mathématique avancée (IRMA) - UMR 7501, université de Strasbourg et CNRS

Semyon Klevtsov, USIAS Fellow 2020Semyon Klevtsov a effectué son doctorat en physique mathématique en 2009 à l'université Rutgers (États-Unis). Après une bourse postdoctorale à l'université libre de Bruxelles (Belgique), il est devenu en 2012 boursier postdoctoral Humboldt, puis chercheur principal DFG (Fondation allemande pour la recherche) au sein de l’institut de mathématiques de l'université de Cologne. Pendant son séjour, il a reçu le prix Max Delbrück 2015 pour les jeunes chercheurs. En 2019, il a rejoint l'Institut de recherche mathématique avancée (IRMA) de l'université de Strasbourg en tant que professeur de physique mathématique.

Ses intérêts de recherche se concentrent sur la physique mathématique moderne et incluent les mesures aléatoires et les surfaces aléatoires, les noyaux de Bergman, la géométrie de Kahler et les méthodes géométriques en physique, en particulier en mécanique quantique et théorie quantique des champs. Plus récemment, il s'est intéressé aux mathématiques des systèmes d'électrons fortement corrélés en physique de la matière condensée.


Projet - Géométrie des états Hall quantiques

01/09/2020 - 31/12/2022

L'effet Hall quantique (EHQ) est un phénomène remarquable, qui se produit dans certains systèmes d'électrons bidimensionnels soumis à de basses températures et à de forts champs magnétiques. En substance, la conductance de Hall dans ces situations prend des valeurs quantifiées, c'est-à-dire entières ou fractionnaires avec une très haute précision, exceptionnelles pour les matériaux avec des impuretés. Depuis sa découverte dans les années 1980, l'effet Hall quantique continue de fasciner les scientifiques en tant qu'exemple d'un système physique où les effets quantiques peuvent être observés macroscopiquement. Les applications des systèmes EHQ varient de la métrologie de précision aux plateformes potentielles pour l'informatique quantique.

Le but de ce projet est de développer la théorie géométrique des fonctions d'onde des particules N, décrivant les états électroniques corrélés dans l'effet Hall quantique. Depuis les premiers travaux pionniers sur la théorie de l’EHQ par Laughlin, Thouless, Simon, et plus tard les travaux de Haldane, Bellissard, Fröhlich, Avron-Seiler-Zograf, Read, Wen, Wiegmann (entre autres), il était entendu que l'explication du phénomène Hall quantique est essentiellement de nature géométrique. Ce projet a pour objectif de développer davantage le côté mathématique de cette théorie.

Il prévoit en particulier d'aborder plusieurs conjectures physiques importantes dans le domaine, telles que la dégénérescence topologique des états Hall quantiques, l'existence provisoire de la connexion adiabatique plane asymptotiquement projective pour le transport des états sur divers espaces de paramètres et l'existence des limites asymptotiques de grand N. Ce projet se situe à l'intersection de la physique mathématique moderne, de la mécanique quantique à plusieurs corps, de la géométrie, de l'analyse et des probabilités. Les principaux outils utilisés proviennent de la géométrie des surfaces de Riemann, des espaces de modules, des faisceaux de lignes holomorphes, des noyaux de Bergman, de la géométrie de Kahler et des champs libres gaussiens. Les résultats attendus de ce projet consistent en la découverte de nouvelles connexions importantes des états EHQ avec divers aspects de la géométrie et de la physique modernes.

Biographie post-doc - Thibaut Lemoine

Institut de recherche mathématique avancée (IRMA) - UMR 7501, université de Strasbourg et CNRS

Thibaut Lemoine

Après une formation en finance à l’École des hautes études commerciales du Nord (EDHEC), Thibaut Lemoine s’est dirigé vers des études de mathématiques fondamentales et appliquées, avec une spécialisation en physique mathématique. Il a obtenu successivement une licence, un master et un doctorat de mathématiques à l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC), devenue entre-temps Sorbonne Université. Ses travaux de recherche, à l’intersection des probabilités, de l’analyse harmonique non-commutative et de la théorie des surfaces, lui ont permis de contribuer significativement à la théorie de Yang-Mills en deux dimensions. En particulier, il a montré la convergence de la fonction de partition du modèle de Yang-Mills avec pour groupe de structure U(N) et SU(N), lorsque N tend vers l’infini, pour les surfaces compactes de genre 1 et supérieur, ainsi que la convergence des boucles de Wilson associées.

À la suite de son doctorat, obtenu en octobre 2020 sous la direction du professeur Thierry Lévy (LPSM, Sorbonne Université), il a rejoint l’université de Strasbourg en tant que chercheur postdoctoral dans le cadre du projet « Géométrie des états Hall quantiques » initié par Semyon Klevtsov, qui porte sur les aspects mathématiques de la théorie de l’effet Hall quantique (EHQ).

France 2030