Université de Strasbourg

Alan Kirman

Biographie

Professeur émérite d'économie à l'université d'Aix-Marseille III et à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), membre de l'Institut universitaire de France (IUF) & Fellow USIAS au Bureau d'économie théorique et appliquée (BETA), université de Strasbourg

Alan Kirman, USIAS Fellow 2017

Alan Kirman a obtenu son doctorat à l'université de Princeton et a été professeur d'économie à l'université Johns Hopkins, l'université libre de Bruxelles, l'université de Warwick et l'Institut universitaire européen de Florence (Italie). Il a été élu membre de la Société d'économétrie et de l'Association économique européenne et a reçu le Prix Humboldt en Allemagne. Il est membre de l'Institute for Advanced Study de Princeton. Il a été récemment élu membre étranger de l'Accademia dei Lincei de Rome, la plus ancienne académie au monde.

Il a publié 150 articles dans des revues scientifiques internationales et siège au comité de rédaction de plusieurs de ces dernières. Il est également l'auteur et le rédacteur de quinze livres, dont Complex Economics: Individual and Collective Rationality, publié par Routledge en juillet 2010 et Complexity and Evolution:  Toward a New Synthesis for Economics, en collaboration avec David S. Wilson, publié par MIT Press en 2016.

À l'origine, ses centres d'intérêt concernaient principalement l'économie théorique, en particulier la théorie de l'équilibre général et la théorie des jeux. Par la suite, alors que les problèmes des fondements de la théorie économique moderne sont apparus plus clairement, il a choisi de se concentrer sur les preuves empiriques de la manière dont fonctionnent l'économie en général, et certains marchés en particulier. Il s'est impliqué de manière croissante dans la modélisation de l'économie et des marchés en tant que systèmes adaptatifs complexes, au sein desquels des comportements globaux émergent des interactions entre simples agents économiques aux connaissances limitées. En effet, les acteurs économiques sont peut-être plus proches des fourmis que de l'homo œconomicus.

Projet - Les origines complexes de nos problèmes économiques et sociaux

Mai 2017 - avril 2019

Ce projet développera une approche des systèmes économiques et sociaux fondée sur l'analyse de la complexité. Il se concentrera en grande partie sur une conception de l'économie ne présumant pas que cette dernière s'auto-organise en un état satisfaisant. De manière générale, les économies et les systèmes sociaux ne sont pas toujours à l'équilibre au sens classique du terme. Il s'agit plutôt de systèmes qui évoluent et s'adaptent au fil du temps, alternant les périodes de crise et les périodes de stabilité sans intervention externe. Des comportements globaux émergent et se développent à partir des interactions entre participants au sein de ces systèmes. Cette manière de concevoir ces derniers intègre des notions de physique, de biologie, de sociologie et de psychologie.

Quelle alternative aux modèles économiques classiques pouvons-nous élaborer en suivant cette approche ? Nous devrions assister au développement d'une vision de la société ou de l'économie en tant que système complexe. De simples individus, agissant en fonction de ce qu'ils perçoivent comme leur propre intérêt, influencés par d'autres et les influençant à leur tour peuvent générer des phénomènes globaux extrêmement complexes et imprévisibles. Par conséquent, les individus sont peut-être capables de plus grands accomplissements collectivement qu'individuellement. En ce domaine, nous pouvons nous inspirer des insectes sociaux et de leur intelligence collective. En effet, il ne viendrait à l'idée de personne de tenter de comprendre l'organisation d'une fourmilière par l'observation d'une « fourmi représentative ».

Il importe donc de retenir que les comportements globaux sont émergents, et que cette émergence peut engendrer des résultats divergeant fortement de ceux que nous pouvions attendre en observant les individus et leurs comportements. Dès lors que nous envisageons des situations au sein desquelles des individus interagissent directement entre eux, et où les résultats de leurs interactions alimentent le système, l'évolution de ce dernier peut faire apparaître des comportements assez instables. Nous nous intéresserons à deux exemples de ce type de système.

Notre projet USIAS se concentrera sur deux exemples de questions essentielles auxquelles l'économie classique est incapable de répondre de manière satisfaisante. Ceux-ci font partie des problématiques les plus importantes de notre époque : les moyens de parvenir à l'égalité raciale, et la compréhension des manières dont l'humain s'adapte ou non au changement climatique. Nous démontrerons que l'approche inspirée par la théorie de la complexité peut aider à rassembler des champs disciplinaires pouvant apporter des contributions essentielles, mais qui s'opposent les uns aux autres ou sont hors de portée.

Le résultat de ces recherches donnera lieu à un ouvrage, pour lequel un contrat a déjà été signé avec Princeton University Press. Mon séjour à l'USIAS sera consacré à la rédaction de ce livre, aux rencontres et aux discussions avec des chercheurs d'autres disciplines, et plus particulièrement au travail sur ces deux exemples de systèmes sociaux complexes, à la fois très spécifiques et très différents.

Biographie post-doc - Christian Freund

Bureau d'économie théorique et appliquée (BETA), université de Strasbourg

Christiant Freund 201

Christian Freund a étudié l’économie à l’université de Saint-Gall (Suisse). Il a obtenu son doctorat d’économie quantitative à l’université de Kiel (Allemagne), sous la supervision du professeur Thomas Lux, pour ses recherches sur les applications de la théorie des réseaux et des modèles à base d’agents aux problèmes d’économie financière en général, et de stabilité des systèmes financiers en particulier. L’actualité de ces thèmes et approches l’a mené à travailler pour la Banque centrale européenne à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), où il s’est entre autres intéressé aux modèles de régulation macroprudentielle et de stabilité financière pour la zone euro. Après un passage chez UBS à Zurich où il a contribué au développement continu de modèles de risques de marché et de crédit au niveau du groupe, il est revenu au milieu universitaire dans le cadre d’un post-doctorat à l’université de Strasbourg. Sous la supervision des professeurs Robin Cowan et Alan Kirman, il applique aujourd’hui son expérience des modèles à base d’agents et des méthodes de simulation aux problèmes de ségrégation économique et ethnique. Au-delà de ces thèmes, ses intérêts s’étendent des questions de méthodologie en économie à la finance computationnelle et à l’histoire monétaire.

Liens

Page web à l'université Aix-Marseille III

Entretien de l'INET - Institute for New Economic Thinking (14/08/2019)

France 2030