Frédéric Colin
Chaire associée
Chaire d'Égyptologie (2024-2026)
Frédéric Colin a obtenu son doctorat en 1996 à l'université libre de Bruxelles (ULB, Belgique) et son habilitation à diriger des recherches en 2006 à l'université Marc Bloch (Strasbourg, France). Il a été lauréat du prix Marguerite Bervoets (Commission de l’enseignement de l’ULB, 1990), du concours des bourses de voyage (ministère de l'Éducation, de la recherche et de la formation de la Communauté française de Belgique, 1993) et du prix du concours annuel de l’Académie royale des sciences et des lettres de Belgique (1994). Il fut successivement aspirant puis chargé de recherches au Fonds de la recherche scientifique (FNRS, Belgique) de 1992 à 1998, membre scientifique étranger de l’Institut français d'archéologie orientale (IFAO) au Caire (Égypte) de 1996 à 1998, directeur de la mission archéologique de l'IFAO dans l'oasis de Bahariya (Égypte) de 1997 à 2014, maître de conférences en histoire grecque à l'université de Strasbourg II de 1998 à 2006, membre junior de l'Institut universitaire de France (2002-2007), maître de conférences en égyptologie à l'université de Strasbourg II (2006-2007), professeur d'égyptologie, directeur de l'Institut d'égyptologie et conservateur de la collection égyptienne de l’université de Strasbourg (depuis 2007), directeur de l'UMR 7044 Archéologie et Histoire ancienne : Méditerranée - Europe (ArcHiMedE) de 2013 à 2017. Il a été le porteur d’une série de projets interdisciplinaires en sciences humaines et sociales/science et technologie.
Frédéric Colin mène des recherches en archéologie (fouilles dans l'oasis de Bahariya, au Fayoum et dans la vallée de l’Assasif, études muséologiques sur les collections égyptiennes conservées notamment à Strasbourg, innovation en archéologie numérique), en philologie (édition de textes, en particulier en démotique, mais aussi dans les autres écritures égyptiennes) et en histoire (l'Égypte aux IIe et Ier millénaires).
Son parcours scientifique a pour fil conducteur plusieurs formes d’interdisciplinarité. Une interdisciplinarité interne aux sciences historiques, entre histoire grecque, papyrologie plurilingue et égyptologie, pour contribuer à l’histoire de la société culturellement mixte de l’Égypte hellénistique et romaine. Une interdisciplinarité interne entre archéologie et philologie : l’interprétation simultanée d’un texte et, par exemple, d’un faciès sédimentaire dans une stratigraphie permet dans certaines situations favorables de débloquer une question historiographique figée depuis longtemps. Une interdisciplinarité externe entre sciences historiques et sciences de la Terre et de l’Univers : sans doute l’interaction la plus dépaysante, car il existe de réelles différences culturelles et sociales entre les scientifiques des phénomènes naturels et ceux des phénomènes culturels. Si l’on prend le temps de la médiation, les modes de raisonnement, entre ces deux pôles, sont intelligibles pour les partenaires. Ce qui est réellement compliqué, et stimulant, c’est la dimension conventionnelle accompagnant l’acte de recherche : dans quelle langue publie-t-on ? Comment construit-on le plan d’un article ? La forme de l’écriture académique doit-elle se travailler autant que le fond ? Qu’est-ce qu’une revue prestigieuse ? Comment démontre-t-on ? Quelle est la marque d’un véritable apport scientifique ?
Chaire Marc Bloch (2022-2024)
Fellow 2019 de l'USIAS (plus de détails sur son projet ici), le professeur Colin a par la suite été nommé titulaire de la Chaire Marc Bloch 2023-2024, premier titulaire de ce poste.
- Pour en savoir plus sur Frédéric Colin et son parcours :
Portrait de Frédéric Colin | Explorateur des humanités
Le 1er juin 2023, il a donné sa leçon inaugurale en tant que Chaire Marc Bloch, intitulée « Des sables de Bahariya aux ors de la cour de Thèbes : un parcours d’égyptologie interdisciplinaire ». En savoir plus sur le thème de la leçon, ou visionner la vidéo :
La Chaire Marc Bloch de sciences humaines et sociales a été créée en 2022. Elle constitue l’une des trois chaires temporaires d’une durée de deux ans, spécifiquement créées à l’attention de chercheurs strasbourgeois ayant apporté une contribution exceptionnelle dans leur domaine. Cette chaire a été nommée en l’honneur de Marc Bloch (1886-1944), un historien français qui a été professeur d’histoire médiévale à l’université de Strasbourg de 1921 à 1936. Co-fondateur de la revue historique « Annales », il était connu pour ses travaux sur l’histoire comparative et économique, ainsi que son intérêt pour l’interdisciplinarité.