Séminaire Fellows - Lancer les dés de l’évolution, ou apprendre à vivre sans des protéines (vraiment) importantes
Par Alexandre Smirnov, Fellow 2020
Tout le monde a déjà entendu parler de l’ARN (acide ribonucléique). C’est une part indispensable de l’expression génétique de tous les êtres vivants, des bactéries aux humains. L’existence et les fonctions des molécules d’ARN sont régulées par les protéines dites « de liaison à l’ARN ». Certaines protéines de cette classe sont très importantes, car elles entretiennent de grands réseaux régulatoires (une sorte de « système nerveux » de la cellule) ou contrôlent des machines moléculaires essentielles à la vie. Sans surprise, les organismes tiennent à ces protéines et n’ont pas la moindre envie de s’en séparer, car leur manque promet d’importants problèmes physiologiques ainsi qu’une perte de fitness (comme l’appelait Darwin), vouant ces individus à l’élimination par la sélection naturelle.
Et si on leur donnait une chance – et du temps – pour trouver une solution alternative ? Par exemple, une bactérie pourrait-elle apprendre à vivre sans ces protéines tellement importantes ? Serait-elle à nouveau prospère ? Et si oui, comment y arriverait-elle ? L’évolution expérimentale apporte une réponse. Elle nous montre comment l’on peut surmonter la perte de gènes en apparence indispensables et inventer une nouvelle façon de mener une vie normale et heureuse, là où tout semblait déjà perdu.
- En lire plus sur Alexandre Smirnov et son projet USIAS : Évolution expérimentale d’un organisme atteint de déficience majeure des réseaux de régulation