Séminaire Fellows - Habitabilités : un paradigme pour penser l’architecture à l’ère de l’Anthropocène

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Par Mickaël Labbé, Fellow 2021

L’ensemble des mutations écologiques d’origine anthropique, pensées sous le nom d’Anthropocène, constitue une remise en cause de l’habitabilité même de la Terre. De manière radicale, la question posée par le régime climatique présent et à venir est la suivante : que se passera-t-il si, comme cela semble d’ores et déjà certain, tout ou partie de la Terre devient littéralement inhabitable ? Cette remise en question de l’habitabilité même, nous le savons, résulte très directement de nos manières d’habiter la planète, et ce depuis l’extension à l’ensemble du globe des modes d’organisation et des schèmes idéologiques propres aux sociétés capitalistes occidentales modernes. Elle signe l’impasse d’une manière d’habiter la Terre qui a pour conséquence précise de la rendre inhabitable.

L’urbanisation, et l’artificialisation qui l’accompagne, sont directement incriminées dans cette situation, surtout lorsque nous comprenons que ces phénomènes sont globaux, croissants, et agissent à toutes les échelles des territoires. C’est pourquoi, à l’heure où une majorité d’humains sont désormais des urbains, l’Anthropocène impose aux disciplines constructives de se repenser radicalement, au niveau de leurs concepts et modèles fondamentaux, de leurs éléments constitutifs, de leur vocabulaire et de la manière de l’articuler.

Notre projet de recherche a pour visée d’explorer, dans toute sa portée, cette question de l’habitabilité du point de vue de la philosophie de l’architecture et de l’urbain. Revenant sur les origines philosophiques de la notion, nous chercherons également à mettre en lumière certains de ses effets sur la manière de penser et de pratiquer l’architecture aujourd’hui dans une perspective écologique.

• Plus d'informations sur Mickaël Labbé et son projet USIAS : Par-delà ville et nature : architecture, ville et nature à l’ère de l’Anthropocène