7e Séminaire USIAS - Un nouveau modèle de parasitisme
Dominique Ferrandon, Fellow USIAS 2012
Le parasitisme est inhérent à la vie et représente l'une des forces majeures de l'évolution du vivant. Une partie importante de l'humanité est touchée par ce phénomène, et l'état actuel de nos connaissances ne permet pas encore de vaincre ces maladies.
Une petite mouche, la drosophile, dont la génétique est étudiée depuis plus d'un siècle, est à l'origine de découvertes fondamentales en biologie. Alors que nous connaissons dans ses grandes lignes la réponse immunitaire de cet insecte contre les infections bactériennes, fongiques ou virales, notre compréhension des mécanismes de lutte contre les parasites eucaryotes intracellulaires est presque inexistante.
Le Dr. Ferrandon et son équipe ont développé des modèles d'infection de cultures de cellules de la drosophile ou de l'organisme entier par un de ses parasites naturels, qui est adapté à un mode de vie parasitaire et a perdu de nombreuses voies métaboliques. Il a en particulier perdu les centrales énergétiques des cellules eucaryotes et vole directement son carburant à la cellule hôte.
Le projet consistera en une étude détaillée du parasitisme, menée à plusieurs niveaux d'organisation, avec un va-et-vient entre le niveau cellulaire et celui de l'organisme entier. En particulier, un grand crible génétique sera mené en culture de cellules afin d'identifier les gènes de l'hôte employés par le parasite pour sa propre prolifération.
Ce projet mettra à profit toutes les ressources de la génétique de la drosophile afin de comprendre comment l'organisme-hôte arrive à s'adapter aux niveaux métabolique et énergétique à la présence de cet invité égoïste, dont le comportement n'est pas sans rappeler celui des cellules cancéreuses.