Université de Strasbourg

Tumeurs neuroendocrines

Mécanismes moléculaires de l'hyper-sécrétion dans les tumeurs neuroendocrines

Fellows USIAS : Laurent Brunaud et Stéphane Gasman

Les tumeurs neuroendocrines présentent un groupe hétérogène de tumeurs issues des cellules sécrétant des hormones ou neuropeptides. La grande majorité de ces tumeurs est associée à un dysfonctionnement de la sécrétion. Le plus souvent, ces tumeurs sécrètent bien plus que la normale et ceci de manière incontrôlée. Bien que connus des cliniciens, les mécanismes qui perturbent la sécrétion dans les tumeurs neuroendocrines restent inexplorés à ce jour. L’objectif de notre projet est d'identifier les mécanismes moléculaires et cellulaires à l'origine de cette sécrétion non contrôlée en utilisant les tumeurs surrénaliennes et digestives comme modèles expérimentaux. Par la technique d'ampérométrie à fibre de carbone, nous analyserons en détail l'activité sécrétrice de cellules directement cultivées à partir d'exérèses de tumeurs humaines. En parallèle, une analyse protéomique différentielle, ciblée sur les compartiments subcellulaires importants pour la sécrétion, nous permettra d'identifier l'ensemble des protéines dont l'expression est modifiée dans les tumeurs par rapport au tissu sain.

Aujourd'hui, les traitements thérapeutiques sont inefficaces. Ainsi, il existe un réel besoin d'améliorer les outils permettant de développer des thérapies plus efficaces contre ces tumeurs. Une idée originale serait de considérer la sécrétion comme une cible potentielle : en effet, une telle sécrétion anarchique entraîne des conséquences cliniques graves. De plus, l'activité sécrétrice des tumeurs semble être positivement corrélée avec leur développement et leur agressivité. L'association des données ampérométriques et protéomiques avec les données cliniques de chaque patient dont la tumeur est analysée nous permettra de mieux comprendre pourquoi la sécrétion s'emballe dans ces tumeurs et de proposer les premiers médicaments pouvant potentiellement rétablir une sécrétion normale. Cette collaboration devrait ouvrir un nouveau champ de recherche à l'interface entre la médecine et la biologie cellulaire.

 

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