Université de Strasbourg

Séminaire Fellows USIAS - L'environnement social, le stress et le succès évolutif

Le 12 mars 2020
De 15h30 à 17h00
Salle de la Table Ronde, MISHA

Par Stephen Dobson (Fellow 2018) et Vincent Viblanc (hôte, IPHC)

Voir une courte vidéo sur cette recherche (Le Monde, 31 janvier 2020)

Stressé socialement ?  Les effets de l’environnement social sur le comportement, la physiologie et la reproduction chez les spermophiles du Columbia

La plupart des personnes ayant affronté les foules, comme celles attirées par le célèbre marché de Noël de Strasbourg, comprennent sans doute intuitivement les effets de la densité de la population sur le stress social et la physiologie des individus (avez-vous gardé la main sur votre portefeuille ?). En effet, de nombreuses études empiriques montrent de quelle manière la densité de la population peut influer sur la biologie et l’écologie des espèces dans tout le royaume animal.  Cependant, peu d’études se sont spécifiquement penchées sur la façon dont l’environnement social peut affecter le niveau de stress de chaque individu, qui impacte à son tour des caractéristiques comportementales, physiologiques et biologiques des individus et des groupes. 

Par conséquent, nous avions encore besoin d’étudier de quelle manière le stress se manifeste au sein de l’individu, ainsi que ses conséquences à long terme pour les générations à venir. Nous présenterons donc nos découvertes innovantes sur la relation entre l’environnement social et le stress individuel, en nous fondant sur notre étude du spermophile du Columbia, un rongeur des montagnes Rocheuses du Canada, et démontrerons que les femelles bénéficient de la présence de leur famille proche dans leur environnement.  En effet, cette dernière permet aux femelles de réduire l’agression sociale, et donc de consacrer plus d’énergie et de ressources à la reproduction. Ces avantages sont non seulement immédiats, mais également évolutifs puisque  le bénéfice de la présence de la parentèle proche se traduit par un plus grand succès reproductif, tant annuellement qu’au long de la vie, et semble présenter des liens subtils avec le stress individuel. La présence de membres de la famille semble réduire le stress au cours de la lactation, mais uniquement dans des conditions spécifiques. À son tour, le stress ressenti par les femelles à cette période semble affecter leurs descendants au début de leur vie, accélérant potentiellement les processus de vieillissement de l’ADN au début de la croissance.

Plus information sur le projet USIAS de Stephen Dobson : Étude des effets de l’environnement social sur les processus de vieillissement chez les mammifères sauvages.

France 2030