Université de Strasbourg

Conférence - Thucydides : A possession for all time

Le 3 février 2016
À 16h00
Salle de Conférence, MISHA

Par P.J. Rhodes, Durham University

Organisée par Edith Foster (Fellow USIAS 2014)

L’étude de la Guerre du Péloponnèse de Thucydide, à l’image d’autres études en littérature classique, a changé de paradigme durant les dernières décennies. Auparavant, les étudiants devaient traduire et comprendre son texte, que les historiens voyaient comme un modèle d’objectivité et de sincérité, alors que se posait la question, tout comme chez Homère, de la date de rédaction des différentes parties du texte. Or depuis les années 1950, les textes classiques sont l’objet d’études littéraires d’un genre nouveau : aujourd’hui, Thucydide est envisagé comme un « reporter habile » plutôt qu’un chroniqueur, et la question de la composition est ignorée, afin que le texte puisse être lu comme si c’était exactement le travail fini que Thucydide voulait pour ses lecteurs. Au vu de la participation de Thucydide aux événements qu’il décrit, il serait trompeur de le voir comme totalement détaché ; toutefois il n’y a aucune raison de douter qu’il ait essayé de dire la vérité, même s’il n’y est pas toujours parvenu.

La Guerre du Péloponnèse est précieuse, car elle est pour Thucydide un outil permettant d’établir la chronique de cette guerre, mais également de rendre compte d’autres aspects plus généraux. Il n’était pas totalement pessimiste, comme certains lecteurs l’ont pensé, mais il pensait que les personnes intelligentes pouvaient tirer des enseignements de l’Histoire. La récurrence du débat sur la nature du pouvoir athénien émane probablement du fait que Thucydide était partagé entre l’admiration pour ce que sa cité avait accompli sous Périclès et l’horreur engendrée par l’anarchie à grande échelle. Ses écrits semblent toujours provenir d’une personne non croyante ou non intéressée par la religion, toutefois certains passages – peut-être par négligence ? - semblent montrer une forme d’intérêt ou de foi. Face à différentes situations dans l’histoire, certains ont jugé « utile de penser avec lui ». L’étude des Romains et des Grecs est importante non seulement parce qu’elle nous invite à réfléchir, mais également parce qu’elle nous apporte des éléments intéressants dans de nombreux domaines. Pour ceux qui s’y adonnent, il s’agit d’une recherche fascinante et l’on trouve encore des chercheurs capables de s’y consacrer de manière utile et intéressante.

Le texte anglais de la conférence peut être téléchargé ici.

P. J. Rhodes

P.J. Rhodes est professeur émérite d’histoire ancienne à l’université de Durham (Royaume-Uni). Il a étudié la littérature classique à l’université d’Oxford et y a rédigé sa thèse de doctorat, publiée sous le titre The Athenian Boule (1972). Il travaille à l’université de Durham depuis 1965. Professeur d’histoire ancienne de 1983 à 2005, il est aujourd’hui professeur honoraire et professeur émérite. P.J. Rhodes est membre de la British Academy, membre étranger de l’Académie Royale du Danemark, membre de la Fondation Lorenzo Valla et membre honoraire de la Société épigraphique grecque. Il est également président de l’England’s Classical Association.

P.J. Rhodes est particulièrement intéressé par les institutions et comportements politiques en Grèce, ainsi que par les sources littéraires et épigraphiques de l’histoire grecque. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont A Commentary on the Aristotelian Athenaion Politeia (1981), avec D. M. Lewis, The Decrees of the Greek States (1997), A History of the Classical Greek World, 478–323 BC (2006), Ancient Democracy and Modern Ideology (2003), A Short History of Ancient Greece (2014), et d’autres livres sur Alcibiade (2011) et Thucydide (2015). Pour les éditions Penguin Classics, P.J. Rhodes a traduit The Athenian Constitution (1984) [Aristote]. Il a également édité les Livres I, II, III et IV.1–V.24 de Thucydide (1988–2014) et The Athenian Constitution [Xenophon] avec J. L. Marr (2008). Il a publié Greek Historical Inscriptions, 404–323 BC (2003) avec R. G. Osborne et prépare actuellement Greek Historical Inscriptions, 478–404 B.C.

Programme

16h00 Introduction (anglais et français) par le Dr. David M. Pritchard (USIAS) et le professeur Dominique Lenfant (Institut d'histoire grecque)

16h15 Conférence - Thucydides: A Possession for All Time (anglais) par le professeur P. J. Rhodes.

17h15 Questions (anglais et français)

17h45 Apéritif

Organisée par le Dr. David Pritchard, Université du Queensland (Australie) et Fellow USIAS 2015, conjointement avec l'Institut d'histoire grecque.

 

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