Université de Strasbourg

Nouvelle découverte en Egypte du Fellow Frédéric Colin

04 décembre 2019

Frédéric Colin avec son équipe et les trois sarcophages

Trois sarcophages du début de la 18e dynastie viennent d’être découverts par Frédéric Colin et son équipe lors d’une fouille avec l’Institut français d'archéologie orientale (IFAO) près de Louxor en Egypte.

Frédéric Colin, professeur au sein de l’unité de recherche Archéologie et Histoire ancienne : Méditerranée - Europe (ArcHiMedE) de l’université de Strasbourg et Fellow 2019 de l’USIAS, partage avec nous, directement depuis le temple funéraire de Petamenopé à Thèbes, les premières informations et impressions :

La mission conjointe de l’université de Strasbourg et de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) a découvert, pour la deuxième année consécutive, une série de sarcophages façonnés en bois peint bien conservés. Leur date remonte au tout début de la 18e dynastie.

Nous pensons que ces trois nouveaux sarcophages constituent une inhumation secondaire, c’est-à-dire qu’ils ont été enterrés à l’endroit où on les a trouvés après avoir été déposés une première fois dans une autre tombe, et même probablement après avoir été déplacés entre-temps dans un lieu de conservation intermédiaire.

Ils ont été découverts enterrés dans un caisson au sein d’un très épais terrassement cellulaire supportant un sol préservé à l’intérieur de l’enceinte de Padiamenopé (TT33). Nous datons ce dispositif du Nouvel Empire (800 ans avant l’enceinte de Padiamenopé).

Selon notre interprétation, les sarcophages intégrés dans ce terrassement ont été littéralement enterrés sous le sol de la chaussée sacrée qui menait depuis la plaine alluviale du Nil jusqu’au temple de Thoutmosis III à Deir el-Bahari. Nos travaux révèlent ainsi pour la première fois une pratique funéraire méconnue, « l’enterrement sous la chaussée sacrée », qui avait probablement été observée il y a 100 ans dans des fouilles anciennes près de la chaussée d’Hatchepsout, sans être réellement comprise. Les défunts déplacés dans ce lieu de repos collectif auraient ainsi bénéficié d’une position favorable sous le passage de la barque d’Amon, lorsqu’il rendait visite aux temples de Deir el-Bahari lors des grandes cérémonies annuelles.

Cette tombe intacte est miraculée, car elle a échappé à la profonde tranchée de fondation creusée au 7e siècle avant J.-C. pour installer le pylône de Padiamenopé.

 

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